🦧 Affiche Il Était Une Fois La Révolution

Unefois, dans le sous-menu, descendez jusqu’à « Affichage de la bannière d’information sur la page d’accueil ». Placez ensuite le curseur sur « L’histoire du premier disque dur à enregistrement magnétique remonte au milieu des années 1950, avec IBM pour International Business Machines. Une société qui n’était déjà pas toute jeune puisque sa création remonte à 1911. Elle était alors connue sous le nom de Computing Tabulating and Recording Company C-T-R, avant d’en changer en 1924 pour devenir celle que l’on connaît encore aujourd’ possibilité de changer les disques/plateaux fut introduite dès 1962 dans l’IBM 1311. Chaque pack de disques » contenait six plateaux de 14" 35,6 cm environ tournant à 1 500 tpm. L’ensemble mesurait une dizaine de centimètres de hauteur pour un poids de 4,5 kg et pouvait être manipulé d’une main. La capacité était de 2 millions de caractères. En 1970, l’IBM 3330 apporta la correction d’erreur gérée par le disque, déchargeant le processeur de cette tâche. Ce système pouvait intégrer entre deux et seize périphériques de stockage pour une capacité comprise entre 200 et 1 600 millions de caractères. Ce fut à la même époque que la première disquette souple naquit, vénérable ancêtre de nos bonnes vieilles clés USB. Il faudra attendre 1973 pour voir débarquer la toute première unité de stockage comprenant les plateaux, les têtes de lecture/écriture et l’électronique embarqués dans une seule et même cartouche scellée ; une technique encore utilisée aujourd’hui dans les disques durs. D’une quarantaine de centimètres de diamètre, le 3348 Data Module arborait une forme qui n’était pas sans rappeler d’une certaine manière le vaisseau Enterprise de Star Trek. Cette cartouche s’installait dans un système qui occupait la place d’une grosse machine à laver l’IBM 3340 Direct Access Storage Facility. IBM 3330 et IBM 3340 Elle pouvait facilement être changée, sans nécessiter de grosses opérations de maintenance. Aucune mise à jour n’était nécessaire puisqu’elle intégrait tout ce dont elle avait besoin. IBM affirmait que cette manipulation pouvait être réalisée en vingt secondes, une petite révolution pour l’époque. Deux capacités étaient proposées 35 Mo Model 35 et 70 Mo Model 70. Un Model 70F était aussi de la partie, se distinguant par 500 Ko accessibles via des têtes fixes. Plusieurs IBM 3340 Direct Access Storage Facility pouvaient être installés avec un ordinateur IBM System/370 Model 115 de l’époque. Le fabricant revendiquait un taux de transfert de 885 Ko/s avec un temps d’accès moyen de 25 ms. Il dépassait de peu le 3330 de 1973 qui était respectivement à 806 Ko/s et 30 ms. Un peu moins de dix ans auparavant, en 1965, les débits de l’IBM 2314 étaient deux fois moins rapides 312 Ko/s pour un temps d’accès deux fois plus important 60 ms. Pour la petite histoire, l’IBM 3340 était appelé 30-30 » par les ingénieurs en charge de son développement, mais c’était également le nom commun d’un fusil de la société Winchester. Kenneth E. Haughton, responsable du développement du 3340, aurait déclaré que si c’est un 30-30, alors ce doit être un Winchester ». C’est en tout cas l’histoire racontée par IBM. Bref, pendant près de vingt ans la technique s’améliora, la miniaturisation fit son œuvre et de nouveaux formats furent mis sur le marché, mais sans la moindre standardisation. Le premier disque dur de 5,25" arrive C’est finalement en 1980 que débarqua le premier disque dur au format de 5,25" pensé pour s’intégrer dans les ordinateurs personnels le ST506 de Seagate. Sa capacité était de 5 Mo, comme l’IBM 350 de 1956, mais avec un encombrement largement moindre. Le ST506 comprenait deux plateaux et quatre têtes. Les débits théoriques étaient de 625 Ko/s, le temps d’accès moyen de 85 ms avec une vitesse de rotation de 3 600 tpm. Une version de 10 Mo existait également avec le double de plateaux et de têtes, baptisée ST412. Il s’agissait dans tous les cas d’une étape importante pour le fabricant, car elle permit ensuite l’arrivée en masse des disques dans les ordinateurs personnels. Le ST506 utilisait une interface avec deux connecteurs, relativement simple pour l’époque. Elle fut reprise par d’autres fabricants qui proposaient des disques durs compatibles. Certains parlaient ainsi d’un standard ST506 » ou d’un contrôleur MFM. Celui-ci fut modifié au début des années 1980 par la société Maxtor pour devenir l’ESDI Enhanced Small Disk Interface. Arrivèrent ensuite l’IDE Parallel ATA et le SCSI Small Computer System Interface pour les professionnels. La première évolua vers le SATA Serial ATA et maintenant différents connecteurs PCI Express sur les SSD nous y reviendrons. La société Seagate s’appelait Shugart Technology lors de sa création en 1978. Elle changea de nom l’année suivante afin d’éviter un procès avec Shugart Associates, une filiale de Xerox depuis 1977. Cette similitude entre les deux noms n’était pas due au hasard un même homme était le cofondateur des deux sociétés, Alan Shugart, qui travailla également sur l’IBM 350 le premier disque dur. Standardisation des formats et hausse de la capacité Le tout premier disque dur de 3,5" naquit pour sa part en 1983 avec Rodime. Le constructeur proposait ses RO351 de 6,38 Mo et RO352 de 12,75 Mo utilisant eux aussi un contrôleur MFM. C’est en 1988 que le format de 2,5" débarqua chez PrairieTek et son disque dur PT220 de 20 Mo. Il s’agissait d’une étape importante pour les ordinateurs portables qui ont longtemps utilisé ce format avant de passer au SSD plus efficace et moins encombrant. Le PT220 mesurait 25 mm de hauteur, très loin des standards actuels qui sont généralement compris entre 7 et 12,5 mm. En 1990, la société avait aussi commercialisé un PT120 de 20 Mo avec une hauteur de seulement » 15,4 mm. Nous pouvons également faire allusion au PT240 de 40 Mo 25 mm de hauteur et au PT242 de 40 Mo, mais avec une épaisseur de 19 mm. Déjà à l’époque, la réduction de la hauteur, et donc de l’encombrement, était un point différenciant. Crédits baloon111/iStock Comme Rodime, PrairieTek connut un destin funeste il fut déclaré en faillite en 1991 et sa propriété intellectuelle fut ensuite rachetée par Conner Seagate et Alps. Si le nom de Rodime ne vous dit rien, c’est normal la société est totalement absente du marché des disques durs depuis près de 30 ans puisqu’elle a cessé ses activités dans ce domaine au début des années 1990. Elle s’était alors concentrée sur ses brevets, intentant des procès aux fabricants de HDD 3,5". L’histoire est plus complexe qu’il n’y paraît puisque les brevets de Rodime datent de 1984 et 1985, alors que des lecteurs de disquettes de 3,5" et un disque dur MiniScribe existaient déjà dans ce format avant cette date. En 2000, Seagate jetait finalement l’éponge et acceptait de payer 45 millions de dollars à Rodime contre l’abandon des poursuites. Le fabricant estimait pourtant pouvoir gagner, mais avait finalement accepté un arrangement amiable étant donné l’incertitude d’une affaire aussi complexe sur le plan technique face à un jury n’ayant aucune expertise en technologie ». Du côté des capacités, un premier cap fut franchi en 1982 avec le H-8598 de Hitachi qui proposait pour la première fois une capacité de plus de 1 Go. Il utilisait pour cela dix plateaux de 14" environ 35 cm – autant dire qu’il ne rentrait absolument pas dans le format de 5,25". Il faudra attendre ensuite la fin des années 1990 pour voir d’autres avancées importantes sur ce point. Quantum depuis racheté par Maxtor et Seagate occupait alors une place importante avec ses Bigfoot de 5,25" qui pouvaient atteindre jusqu’à 19,2 Go avec leur version TS ». En 1998, année du centenaire du télégraphone de Valdemar Poulsen, IBM lança son Deskstar 25GP. D’une capacité de 25 Go, il dépassait non seulement les Bigfoot de Quantum, mais était aussi bien plus compact puisqu’au format de 3,5". Le fabricant franchissait également un cap sur les disques durs pour ordinateurs portables 14 Go. D’autres révolutions mises en marche Surtout, c’est pendant cette période de près de vingt ans que plusieurs barrières ont été franchies, dessinant peu à peu l’industrie du stockage que l’on connaît aujourd’hui. S’il est désormais présent partout, le premier SSD Solid State Drive sans disques mécaniques et têtes de lecture/écriture fut mis en vente par SanDisk en 1991. Il coûtait alors 1 000 $ pour 20 Mo, utilisant un format PCMCIA. L’année suivante, on avait droit au premier disque dur de 7 200 tpm, avant le passage à 10 000 tpm en 1996, et enfin de 15 000 tpm en 2000. Des solutions à l’époque utilisées surtout sur le marché professionnel et quelques disques durs haut de gamme dans l’offre grand public. Pendant un temps, Western Digital aurait préparé la sortie d’un Raptor grimpant à 20 000 tpm, mais rien de tel ne fut finalement annoncé. Peu après, IBM présenta ses Microdrive, de petits disques durs de 42,8 x 36,4 x 5 mm seulement à leur lancement, avec une capacité de 170 ou 340 Mo via un seul plateau. Ils se développèrent durant les années 2000, avant de disparaître au profit de la mémoire flash. Cette dernière peut en effet être compacte tout en s’avérant plus performante, avec une meilleure capacité, ainsi qu’une consommation énergétique plus faible. Le saviez-vous ? Le terme Flash » a été inventé lorsqu’un ingénieur a remarqué que les données pouvaient être effacées en une fraction de seconde », rappelant le déclenchement du flash de l’appareil photo. L’ère nouvelle des téraoctets Entre 1998 et 2008, la capacité des disques durs fut multipliée par plus de 60, alors qu’elle n’était que » 10 fois plus importante en 2018 par rapport à 2008. Selon IBM, une barrière symbolique était franchie en 2012 La capacité de stockage numérique dépasse celle de l’analogique. » Si le rythme s’est ralenti, de nouveaux caps ont été pourtant franchis. Hitachi fut ainsi le premier constructeur à annoncer un disque dur de 500 Go dès 2005, soit une capacité multipliée par 20 en seulement sept ans. Deux ans plus tard en 2007, le fabricant doublait ce score en passant à 1To. Nous sommes ensuite passés d’un maximum de 2 To en 2009 à 3 To en 2010, puis 4 To en 2011, 6 To en 2013, 8 To en 2014,10 To en 2015, 12 To en 2016, 14 To en 2017, et enfin 16 To en 2018. Sans surprise, les premiers exemplaires de 18 et 20 To sont attendus d’ici fin 2019 avec une production en masse début 2020. L’industrie s’est donc stabilisée sur un rythme d’une augmentation de 2 To par an, soit le double de ce qu’elle était capable de faire au début de la décennie. Réussir à doubler la mise Pour proposer toujours plus de capacité, les technologies sont contraintes d’évoluer puisque nous nous approchons des limites de ce que permettent les lois de la physique avec les procédés actuels. En effet, le format étant fixe 2,5" ou 3,5", il est impossible d’empiler des plateaux à l’infini. Il faut donc améliorer leur densité. Chez Western Digital et Seagate, deux technologies sont ainsi appelées à la rescousse MAMR pour Microwave Assisted Magnetic Recording et HAMR Heat Assisted Magnetic Recording. La première utilise un oscillateur/amplificateur sur la tête d’écriture, tandis que la seconde exploite un faisceau laser. Deux approches différentes pour un même but. Dans les deux cas, il s’agit d’une cuisine interne les disques durs seront capables de fonctionner dans les ordinateurs traditionnels sans avoir besoin de recourir à un contrôleur spécifique. 20 To sont ainsi prévus pour l’année 2020, puis une rapide montée en puissance avec 40 To d’ici 2023/2025. Si les datacenters et les professionnels constituent les premières cibles, rien n’empêchera un particulier de sauter le pas s’il le souhaite. Seagate mise également sur la technologie Multi Actuator, baptisée Pour faire simple, le disque dur dispose de deux actionneurs » indépendants, chacun doté de ses propres têtes de lecture et écriture et s’occupant de la moitié des plateaux. Il est donc vu comme deux unités de stockage, permettant en théorie de doubler les entrées/sorties, car le système peut demander et recevoir simultanément des données de deux zones du disque en parallèle ». Un marché concentré Pour fêter le passage à l’an 2000, Maxtor se paye la division disque dur de Quantum ; c’est l’une des premières acquisitions d’une très longue série. En effet, trois ans plus tard, Hitachi Global Storage Technologies HGST débarque d’une fusion entre la division stockage de Hitachi et la branche des disques durs d’IBM. En 2009, Toshiba croque la division disque dur de Fujitsu. De son côté, Seagate commence à faire ses emplettes en 1996 en fusionnant avec Conner Peripherals, puis elle continue de plus belle en 2005 avec l’acquisition de Maxtor et donc de Quantum par effet domino. En 2011, Seagate continue en se payant la division des disques durs de Samsung. Au même moment, Western Digital avale HGST qui avait pour rappel englouti les disques durs d’IBM. Vous suivez ? Seagate se renforce encore en 2012 et 2014 avec les rachats successifs de LaCie et SandForce, un moyen de mettre un pied dans le monde des SSD. Pour ne pas être en reste, Western Digital s’offre un autre spécialiste des SSD SanDisk. Aujourd’hui, trois fabricants se partagent la plus grosse part du gâteau Seagate, Toshiba et Western Digital. Ils proposent également des SSD aux côtés d’autres constructeurs spécialisés comme Samsung, Micron, Intel, etc. Montée en puissance des SSD et réduction des formats Au cours de ces dix dernières années, les SSD sont doucement montés en puissance, jusqu’à devenir la norme pour certains usages, du PC grand public à de nombreuses applications professionnelles. Il faut dire qu’ils sont avantagés face aux disques durs par des débits très élevés et une latence ultra-réduite. Souvent perçus comme des opposés, les HDD et les SSD sont néanmoins complémentaires. Les premiers présentent en effet toujours largement l’avantage d’un coût au gigaoctet nettement inférieur et de proposer des capacités avec lesquelles les SSD pour le grand public ne peuvent pour l’instant pas rivaliser, puisqu’ils ne grimpent que jusqu’à 4 To en format 2,5". Le système d’exploitation et les principales applications peuvent ainsi désormais être installés sur un SSD de 250 Go à 4 To suivant votre budget, tandis que le reste des programmes, des documents, des photos et autres vidéos peut être stocké sur un disque dur au rapport gigaoctet/euro bien plus avantageux. Les disques durs de plusieurs téraoctets sont également parfaits à placer dans un NAS, permettant un accès centralisé à vos données au sein de votre réseau local ou depuis l’extérieur si vous le désirez. Il y a néanmoins un terrain où les disques durs n’ont plus leur mot à dire, c’est celui de la compacité et de la diversité des formats. Outre les modèles classiques de 2,5"dotés d’un connecteur SATA, on trouve désormais de manière très courante le introduit en 2013. Il exploite une connectique SATA ou PCI Express sous la forme d’une petite carte de 22 x 30 mm à 22 x 110 mm, le plus souvent 22 x 80 mm. Compacts, ils nécessitent une bonne dissipation thermique, mais s’avèrent très rapides puisque l’on grimpe désormais facilement entre 3 et 5 Go/s en PCIe avec le protocole NVMe remplaçant AHCI. Il s’agit là aussi de l’aboutissement d’une longue évolution puisque le fait suite aux mPCIe et mSATA, lancés respectivement en 2007 et 2009. Mais l’on trouve également des connecteurs pour les SSD de 2,5" exploitant le PCI Express plutôt que le SATA. Dans le domaine des serveurs, on trouve de plus en plus des réglettes ou rulers très longues plus de 30 cm et fines 1 cm environ, capables d’embarquer plusieurs dizaines de téraoctets chacune. De quoi grimper à 1 Po dans une simple unité au format 1U telle que l’AF1000 de la marque Intel. La folle chute des prix au gigaoctet Terminons avec un petit point sur les tarifs... En 1957, le prix du mégaoctet était d’environ 10 000 dollars. Il est néanmoins rapidement descendu pour arriver sous les 40 dollars environ trente ans plus tard. Pour autant, la dégringolade tarifaire ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. Au début des années 2000, le Go n’était plus facturé que 2 euros, puis moins de 10 centimes en 2010. En 2019, on trouve des disques durs de 4 To pour moins de 85 euros, soit un peu plus de... 2 centimes par Go. Pendant ce temps, les SSD ont pris le relais avec des tarifs élevés à leurs débuts, mais qui sont également descendus en flèche avec les années. Il est désormais passé sous la barrière de 10 centimes par Go pour les modèles d’entrée de gamme avec une interface SATA, alors que fin 2014, la moyenne était aux alentours de 35 centimes par Go. Les SSD PCIe, bien plus performants, sont un peu plus chers, généralement entre 12 et15 centimes par Go suivant les modèles et leurs performances. Cet article a été publié dans le 1 du magazine papier de Next INpact distribué en janvier dernier. Il est rediffusé ici dans son intégralité et sans modification. Il sera accessible à tous d'ici quelques semaines, comme l'ensemble de nos contenus. D'autres suivront, puis le PDF complet. Pour soutenir cette démarche, précommandez le 2 de notre magazine. Cescollectifs ont posé les bases d’une affiche nouvelle, ouverte sur les horizons de la liberté invoquée. Certaines de ces affiches étaient imprimées puis brandies au cours des manifestations. Mais leur espace d’exposition principal est resté la toile virtuelle des nouveaux médias, ou encore les villes étrangères où s’activent de nombreux militants syriens de la Révolution Festival de Cannes 2022 L'un a livré au cinéma des films d'anthologie, l'autre s'attelle à les restaurer. Dernier sauvetage en date "Il était une fois en Amérique" lesté de vingt minutes inédites, et présenté à Cannes le 18 mai. Cette épopée, tournée dans le Lower East Side à New York, Scorsese l'a suivie de près. Il la raconte, en cinéphile. Sauver les films des outrages du temps... The Film Foundation, l'organisme créé par Martin Scorsese en 1990, a un nouveau rescapé à son actif après, entre autres, Les Chaussons rouges, de Michael Powell et Le Guépard de Luchino Visconti, voilà que le réalisateur américain s'est installé au chevet d'Il était une fois en Amérique. Par ce titre, Sergio Leone clôturait, en 1984, sa trilogie inaugurée avec Il était une fois dans l'Ouest 1969puis Il était une fois la révolution 1971.Longue de 3 h 49, l'histoire de ces deux gangsters juifs est une élégie funèbre qui doit autant à Proust et La Recherche du temps perdu qu'à la tradition hollywoodienne. Ce fut le dernier film de Sergio Leone, qui meurt en 1989. La copie restaurée, lestée de vingt minutes de scènes inédites, a été sélectionnée à Cannes Classics, une programmation créée en 2004 présentant des films anciens et des chefs-d'oeuvre de l'histoire du cinéma. A cette occasion, Martin Scorsese revient sur sa rencontre avec le cinéaste italien, sur cette oeuvre magistrale, qui traite de la fin d'un monde – l'Amérique de la Prohibition – et marque la fin d'un genre, celui des grandes épopées au cinéma. Quand avez-vous rencontré Sergio Leone pour la première fois ? C'était au Festival de Cannes en 1976, à l'occasion d'un dîner au restaurant l'Oasis, l'année où Taxi Driver était en compétition. Il y avait là Costa-Gavras, Sergio Leone, tous deux membres du jury, moi, Robert De Niro, Paul Schrader, le scénariste de Taxi Driver, Jodie Foster, Michael et Julia Phillips, les producteurs du film. Paul Schrader avait porté un toast à Leone pour le remercier d'avoir tourné avec Il était une fois dans l'Ouest un des plus grands westerns de l'histoire du cinéma. Nous étions arrivés deux jours plus tôt à Cannes et la déprime nous avait gagnés. Tennessee Williams, le président du jury, avait déclaré à la presse qu'il n'aimait pas du tout Taxi Driver, qu'il le trouvait beaucoup trop violent. Au dîner, Sergio Leone et Costa-Gavras nous dirent qu'eux aimaient le film. Nous pensions que Taxi Driver pouvait quand même décrocher un prix, peut-être pour son scénario, ou pour ses acteurs. Mais il a eu la Palme d'or ! Et ça, c'est grâce à Sergio Leone. Comment a évolué votre relation avec lui ? J'ai vécu en partie à Rome entre 1978 et 1981. Je le croisais régulièrement. Notamment lors d'un déjeuner chez lui le 31 décembre 1979. J'ai rencontré sa femme, sa famille, fait la connaissance du décorateur Dante Ferretti avec qui je travaillerai par la suite sur Le Temps de l'innocence, Casino, Kundun, Gangs of New York, Aviator et Hugo Cabret. Comme il savait combien j'aimais Il était une fois dans l'Ouest, il m'a offert sa copie du film. C'est cette copie que j'ai projetée en 1980 au Festival du film de New York. C'était la première fois que je parlais en public de l'enjeu capital que représente la préservation des films, et plus précisément de la question de la couleur, qui passe si les bobines ne sont pas conservées correctement. Quand Sergio Leone est venu à New York, je lui ai proposé de venir dîner chez mes parents qui vivaient encore dans le Lower East Side, dans un immeuble sans ascenseur. Nous y sommes allés avec Elio Petri le metteur en scène de La classe ouvrière va au paradis, Palme d'or au Festival de Cannes en 1972. Il a particulièrement apprécié la cuisine sicilienne de ma mère, très différente de la cuisine romaine à laquelle il était habitué. Et ma mère fut sensible à son coup de fourchette ! A cette époque, je travaillais sur La Valse des pantins avec Robert De Niro. Le film était produit par Arnon Milchan – qui allait devenir le producteur d'Il était une fois en Amérique. Leone n'avait plus tourné depuis dix ans, depuis Il était une fois la révolution, et De Niro n'avait vu aucun de ses films. Comme j'avais encore la copie d'Il était une fois dans l'Ouest, il m'a demandé si je pouvais le projeter pour De Niro. Ce dernier a découvert le film au Museum of Modern Art, et il a immédiatement accepté le rôle du gangster juif. Quelle a été votre première impression face à Il était une fois en Amérique ? Le film est sorti aux Etats-Unis dans une version massacrée de 2 h 15, quand celle de Leone, sortie en Europe, durait 3 h 49. De Niro avait organisé une projection de la version originale au Museum of Modern Art pour mes parents et des amis et moi. Nous étions tous impressionnés par la qualité des images et attristés par la conjoncture des années 1980 qui ne permettait plus de produire une oeuvre pareille. D'ailleurs, le film n'a rien rapporté au box-office. Je me souviens d'avoir été frappé par la précision de la mise en scène. Des détails sur le son et le mouvement des comédiens. Le son déclenche la mémoire. C'est un procédé très littéraire, particulièrement dans la séquence d'ouverture avec cette sonnerie de téléphone qui n'en finit pas. Comment aviez-vous perçu les premiers films de Sergio Leone ? J'avoue avoir été dérouté par Le Bon, la Brute et le Truand. Les critiques français et anglais plaçaient très haut les westerns américains, ceux de Howard Hawks et de John Ford en tête. Et pour un gamin du Lower East Side comme moi, sujet à des crises d'asthme, les horizons du western correspondaient à un ailleurs spécifiquement américain. Du coup, un western italien, signé Sergio Leone... je ne savais pas quoi en penser. Quand j'ai vu Il était une fois dans l'Ouest, je n'ai rien compris non plus. Sa lenteur me déstabilisait. Il a fallu que je revoie le film deux ans plus tard à la télévision pour comprendre qu'un western n'avait pas besoin de racines américaines. Je me suis fait à ses images, à sa musique. Leone ne s'inscrivait pas tant dans la filiation du western que dans la tradition théâtrale italienne qui est celle de l'opéra. Il avait une manière bien à lui de composer avec les archétypes du genre. Comme dans la commedia dell'arte avec Arlequin, Polichinelle, ses personnages portent des masques, et ces masques en cachent beaucoup d'autres. C'est en fait un système de poupées russes. Dans Il était une fois dans l'Ouest, chaque personnage révèle un visage différent au fil de l'histoire. Il était une fois en Amérique a un système comparable. Le film est construit comme un rêve à l'intérieur d'un autre rêve. Il ne s'appuie plus sur les archétypes du cinéma criminel hollywoodien, mais sur les codes d'un mythe, celui de l'Amérique, dans les années 1930, au moment où elle passe de l'anarchie à l'ordre. Avant de réaliser ses westerns, Leone avait signé des péplums, Les Derniers Jours de Pompéi, Le Colosse de Rhodes. Il me disait souvent en plaisantant que sa grande source d'inspiration était... Homère ! Son goût de la mythologie s'est transformé en passion pour le mythe de l'Amérique. Pour lui, les films de John Ford étaient une variante des mythes classiques. Je pense qu'il considérait que ses films étaient des tranches de l'histoire américaine, comme les chapitres d'un manuel scolaire. Par boutade, il aimait répéter qu'Il était une fois en Amérique aurait dû s'intituler Il était une fois un certain type de film se déroule dans le quartier du Lower East Side, à New York, où vous avez grandi. C'est l'un des derniers à avoir été tourné là-bas. Le Lower East Side était un quartier juif et aussi italien. Les deux communautés y vivaient côte à côte. Mon père y a retrouvé sa propre enfance. Ce n'était pas celle d'un gangster, bien sûr, mais il reconnaissait les immeubles, les allées, la vie dans la rue. La scène où le gamin préfère manger son gâteau plutôt que de le donner à la jeune fille pour coucher avec elle... Personnellement, j'avais un problème avec le dernier plan, celui avec Robert De Niro allongé dans une fumerie d'opium qui se met à sourire. Je ne comprenais pas, mais mon père, lui, avait tout saisi. Il a été très touché par le film et je n'arrivais pas à comprendre pourquoi. Peut-être saisissait-il que le personnage principal de ce film n'est pas tant Robert De Niro que la mort, omniprésente ? Absolument. Il était déjà âgé et ça l'a touché. La manière dont De Niro est maquillé en vieil homme, sa démarche il est clair que la prochaine étape est la mort. Le film est une longue élégie. C'est comme si Leone avait pressenti que ce serait son dernier film. Cela explique peut-être son côté hiératique. Nous avons appris la mort de Leone le premier jour du tournage des Affranchis. Je l'avais vu pour la dernière fois à la Mostra de Venise en 1988 lors de la projection de La Dernière Tentation du Christ. Il était très amaigri ; il m'avait demandé des nouvelles de mes parents. Qu'est-ce que les vingt minutes supplémentaires ajoutent à la version restaurée d'Il était une fois en Amérique présentée à Cannes, le 18 mai ? Je crois que, très souvent, il y a une différence entre la version originale d'un film et celle que souhaitait le metteur en scène. La version originale dépend du producteur, de la censure aussi. Je suis toujours très curieux de découvrir la vision du metteur en scène. Là, nous avons retrouvé ces vingt minutes auxquelles j'espère ajouter plus tard vingt autres minutes. Quand vous aimez vraiment un metteur en scène, vous voulez tout voir d'un film. Vous voulez, par exemple, visionner les vingt minutes de 2001 l'odyssée de l'espace coupées au montage, même si c'est Stanley Kubrick lui-même qui les a retirées. Dans le cas d'Il était une fois en Amérique, je sais que Leone voulait que ces vingt minutes soient rétablies. Peut-on déceler l'influence de Sergio Leone dans votre cinéma ? Je travaillais sur le montage de Shutter Island quand j'ai participé à la restauration d'Il était une fois dans l'Ouest. A force de revoir les mêmes scènes, pour vérifier l'étalonnage des couleurs, je me suis surpris à pleurer tant j'étais ému par les visages des comédiens en gros plan, par les mouvements de la caméra, la simplicité des dialogues. Les visages sont filmés comme des paysages, dans des plans très serrés. La même chose s'est produite avec Il était une fois en Amérique. Je pense qu'on retrouve l'influence de Sergio Leone dans Taxi Driver. Mon film est plutôt claustrophobique, mais le cadrage est "leonien". Gangs of New York est largement influencé par Il était une fois dans l'Ouest et Il était une fois en Amérique. Le garçon qui ouvre la porte et découvre la ville recouverte par la neige dans mon film, c'est une évocation du gamin du début d'Il était une fois dans l'Ouest qui s'enfuit de la ferme quand il entend des coups de feu et se fait tuer. Les mouvements de caméra circulaires autour d'un comédien, si typiques de Leone, font partie des effets que j'ai totalement intégrés. Dans mon esprit, Gangs of New York aurait dû durer cinq heures. Au final, nous avons fait le film que nous étions en mesure de faire, avec le budget dont nous disposions... Je crois bien que l'époque où l'on pouvait faire ces grands films épiques est terminée. C'est sans doute pour cela que j'ai fait Boardwalk Empire pour la télévision. La série est largement inspirée d'Il était une fois en Amérique. Nous en sommes à la troisième saison et l'on parle ici déjà d'un film de 42 heures. Je n'ai pas tout réalisé. Mais j'ai supervisé l'intégralité. Samuel Blumenfeld propos recueillis Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? 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Burnett Bolloten 1909-1987, journaliste britannique, nous livre dans La Guerre d’Espagne – Révolution et contre-révolution, le fruit de cinquante années de recherches durant lesquelles il a pu réunir et recouper les diverses sources disponibles. Il rencontra notamment plusieurs figures de ce conflit, comme Largo Caballero ou Buenaventura Durruti. Son ouvrage est donc un pré-requis indispensable pour qui veut appréhender les ressorts de cette révolution au-delà des lieux communs de l’histoire officielle, et au-delà des partis pris de l’historiographie publions ici quelques passages de son chapitre consacré à la Révolution à la campagne », afin de poser la question de la communisation dans un mouvement révolutionnaire, un processus qui avait déjà été enclenché bien avant les événements de juillet 1936 que nous avons abordé dans deux de nos précédentes publications[1].Cette analyse sans concession de ce qui fut entrepris nous montre toute la puissance de l’auto-mouvement du prolétariat, mais aussi ses processus de collectivisation des terres et des moyens de production qui naît d’une action de classe spontanée, suite à l’impossible résolution de la question agraire et de la redistribution des terres par la voie républicaine[2], trouve ses racines dans le caractère insurrectionnel de l’histoire des luttes de classe en Espagne, issue notamment des fut la réponse contre-révolutionnaire à l’incandescence de ce nouveau prolétariat qui était passé rapidement en cette fin du 19ème siècle du statut de l’artisan ou du paysan parcellaire à celui de travailleur salarié ce qui ne veut pas dire qu’ils le deviennent tous, avec la présence de nombreuses couches sociales aux intérêts divers dans la paysannerie, notamment à Barcelone et en terme de collectivisme employé par Bolloten renvoie justement à l’idéologie bakouniniste, qui est un mélange hybride d’une part la compréhension de la nécessité de se réapproprier les moyens de production et, d’autre part, de l’effectuer à travers un mutuellisme corporatiste et surtout du fait qu’il n’y ait pas encore à ce moment un prolétariat unifié qui comprend la nécessité de s’auto-abolir en tant que classe, l’on comprend pourquoi il y a des disparités marquantes entre les différentes communautés où certains abolissent l’argent, d’autres pas du tout, ou encore le conservent pour les échanges à l’extérieur du que nous devons en tirer comme leçon pour les combats qui s’annoncent pour demain est la question révolutionnaire de l’abolition de toutes les catégories qui font le Capital, dont font partie valeur d’échange et travail salarié[3].Marx, dans sa critique du programme de Gotha écrite en 1875, formule déjà la critique contre tous les proudhonismes et néo-proudhonismes à venir !, à savoir, qu’on ne peut aboutir à une production visant à la satisfaction des besoins humains – et non de la demande solvable – si l’on conserve le principe même de la valeur de la marchandise, qui est le temps de travail contenu en celle-ci à travers la critique des bons horaires notamment.Pour compléter cette critique de l’anarchisme, rappelons ce contresens qui voudrait qu’il y ait un syndicalisme révolutionnaire », et qui explique l’existence de l’expression anarcho-syndicalisme ». Car comme le rappellent Munis et Péret dans leur texte Les syndicats contre la révolution »[4], un syndicat ne pourra jamais être révolutionnaire car il s’intègre à l’État jusqu’à en devenir un instrument direct[5].Enfin, la critique de l’État correspond également aux limites du mouvement anarchiste, basé sur le fait que l’abolition de celui-ci par la volonté magique du décret ! reposerait ensuite sur un retour précapitaliste à des fédérations autonomes comme l’État catalan par exemple, ceci ne réglant en rien les fondements de l’exploitation. L’Espagne en juillet 1937 Les régions comptant le plus de collectivités agraires sont le Levant 900, l’Aragon 400 et la Castille 300. Si les cultivateurs s’alarmaient de voir cette généralisation rapide de la collectivisation des terres, pour les ouvriers agricoles inscrits à la CNT et à l’UGT[6], c’était le commencement d’une ère nouvelle. Les anarcho-syndicalistes, ces révolutionnaires traditionnels de l’Espagne qui furent les principaux instigateurs de la collectivisation des terres, y voyaient un des piliers de la révolution. Elle était un de leurs objectifs premiers et exerçait sur leurs esprits une véritable fascination. Selon eux, elle devait entraîner une augmentation du niveau de vie à la campagne grâce à la mécanisation et à l’application des découvertes agronomiques, protéger le paysan contre les caprices de la nature, les abus des intermédiaires et des usuriers, mais aussi l’élever sur le plan moral. Les paysans qui ont compris les avantages de la collectivisation ou ceux qui possèdent une conscience révolutionnaire claire ont déjà commencé à la mettre en place l’exploitation agricole collective et doivent par tous les moyens essayer de convaincre ceux qui restent à la traîne. Nous ne pouvons admettre l’existence de petites propriétés […] car la propriété de la terre crée nécessairement une mentalité bourgeoise, calculatrice et égoïste, que nous voulons détruire à jamais. Nous voulons bâtir une Espagne nouvelle tant sur le plan matériel que sur le plan moral. Notre révolution sera économique et éthique », pouvait-on lire le 16 janvier 1937 dans Tierra y Libertad, l’organe de la FAI, qui exerçait une influence idéologique directe sur les syndicats affiliés à la CNT[7].Le travail collectif, déclarait-on dans une autre publication de la FAI, abolit la haine, l’envie et l’égoïsme pour laisser place à la solidarité et au respect mutuel, puisque tous ceux qui vivent dans une collectivité doivent se comporter les uns envers les autres comme s’ils faisaient partie d’une vaste famille. »[8] […] Si les socialistes de l’UGT soutenaient un point de vue semblable, la raison fondamentale pour laquelle ils préconisaient la collectivisation des terres et s’opposaient au morcellement des grands domaines était la peur que les petits propriétaires représentent un jour un obstacle, voire une menace, pour le développement futur de la révolution[9]. Collectivité… Collectivité… – disait un secrétaire local de la Fédération nationale des travailleurs de la terre FNTT[10]. C’est la seule façon d’aller de l’avant, car à ce stade, le morcellement est hors de question, puisque la terre n’est pas la même partout, et certaines récoltes peuvent être meilleures que d’autres, et cela nous conduirait à voir à nouveau des paysans malchanceux travailler dur et ne rien avoir à manger, tandis que d’autres, favorisés par le sort, vivraient à l’aise, et nous aurions encore des maîtres et des serviteurs. [11]» Nous ne permettrons en aucune façon – déclarait le comité exécutif de la Fédération – de morceler ni de distribuer la terre, le bétail et l’outillage, car nous avons l’intention de collectiviser toutes les fermes saisies pour que le travail et les bénéfices soient équitablement répartis entre les familles de paysans. » Toutefois, en décembre 1936, le comité national de la Fédération décida que les adhérents qui s’opposaient à la collectivisation des grands domaines recevraient une parcelle individuelle proportionnelle au nombre de personnes qui devaient y travailler. Nous anarcho-syndicalistes – pouvait-on lire dans l’organe du mouvement de la jeunesse de la CNT et de la FAI -, avons compris dès le début que l’exploitation individuelle aurait pour conséquences directes l’apparition de grandes propriétés, la domination des chefs politiques locaux, l’exploitation de l’homme par l’homme, et enfin la restauration du système capitaliste. La CNT a refusé cela et elle a encouragé la création de collectivités industrielles et agricoles. »Cette crainte qu’une nouvelle classe de riches propriétaires ne renaisse sur les cendres du passé si l’on encourageait l’exploitation individuelle de la terre était sans aucun doute une des causes de la détermination des partisans les plus acharnés de la collectivisation à s’assurer, de gré ou de force, l’adhésion des petits cultivateurs au système collectif. Il est cependant indéniable que la politique de la CNT, tout comme celle, moins radicale, de l’UGT, se voulaient, dans une certaine mesure, respectueuses de la petite propriété du petit agriculteur républicain. Je considère que le fondement de toute collectivité est le fait que ses membres y entrent volontairement – écrit Ricardo Zabalza, secrétaire général de la FNTT. Je préfère une collectivité petite et enthousiaste, formée par un groupe de travailleurs honnêtes et actifs, à une grande collectivité constituée de force par des paysans sans conviction qui la saboteraient de l’intérieur jusqu’à la faire échouer. Le premier chemin semble le plus long, mais l’exemple de la petite collectivité bien administrée convaincra l’ensemble des paysans dont l’esprit est profondément pratique et réaliste, tandis que le second finirait par discréditer la collectivisation à leurs yeux. » Néanmoins, aucune de ces organisations ne permettaient au fermier de posséder plus de terres qu’il n’était en mesure de cultiver sans l’aide d’une main d’œuvre salariée ni, en bien des cas, de disposer librement des surplus de sa récolte, car il était obligé de les remettre au comité dont il devait accepter les conditions[12] et, de plus, il était bien souvent contraint par divers moyens, comme on le verra plus loin dans ce chapitre, de se joindre aux collectivités. C’était particulièrement vrai dans les villages dominés par les anarcho-syndicalistes. En effet, si la Fédération nationale des travailleurs de la terre, socialiste, comptait dans ses rangs un nombre appréciable de petits propriétaires et de métayers qui étaient très peu ou absolument pas partisans de la collectivisation de la terre et avaient adhéré à l’organisation parce qu’elle leur offrait sa protection contre les politiciens, les propriétaires fonciers, les usuriers et les intermédiaires, les syndicats de paysans affiliés à la CNT, étaient, au début de la guerre, presque entièrement composés d’ouvriers agricoles et de paysans pauvres acquis à la doctrine anarchiste[13]. Pour eux, la collectivisation de la terre était la pierre angulaire du nouveau régime communiste anarchiste ou, comme on l’appelait, du communisme libertaire », qui devait être établi au lendemain de la révolution – une résolution sur cette doctrine fut approuvée par le congrès extraordinaire de mai à Saragosse. Le communisme libertaire serait un régime de fraternité humaine », s’efforçant de résoudre les problèmes économiques, sans que l’État ou la politique soit nécessaires, conformément à la fameuse formule, De chacun selon ses forces, à chacun selon ses besoins », un régime sans classes, fondé sur les syndicats et communes autogérées, qui seraient unies en une confédération nationale, et où les moyens et de production et de distribution seraient détenus en commun. Affiche du Comité National de la CNT Paysans ! La révolution, en plus de te donner la terre, te donnera des machines pour travailler. » […] Il ne faut pas oublier que même si la majorité des membres de la CNT et de la FAI considéraient le communisme libertaire comme la finalité de leur action, certains anarchistes individualistes », bien qu’opposés à l’existence d’un salariat, étaient d’avis qu’une société anarchiste ne devait pas se limiter à adopter un système particulier de production. L’anarchie – écrit Federico Urales, l’une des grandes figures du libertarisme espagnol – doit impliquer l’existence d’une infinité de systèmes et de modes de vie libres de toute contrainte ; elle doit être comme un champ d’expérimentation pour toutes les catégories humaines. »Bien qu’aucune discipline rigoureuse n’ait présidé à l’instauration d’un communisme libertaire, celle-ci s’effectua partout plus ou moins selon le même processus. Un comité CNT-FAI était mis sur pied dans chacune des localités où le nouveau régime était instauré. Ce comité était non seulement investi des pouvoirs législatifs et exécutif, mais il administrait également la justice. L’une de ses premières initiatives consistait à interdire le commerce privé, à mettre entre les mains de la collectivité les terres des riches, et parfois celles des pauvres, ainsi que les bâtiments agricoles, l’outillage, le bétail et les moyens de transport. À quelques rares exceptions près, les coiffeurs, les boulangers, les charpentiers, les cordonniers, les médecins, les dentistes, les enseignants, les forgerons et les tailleurs durent eux aussi s’intégrer au système collectif. Des stocks de vêtements, de nourriture et d’autres marchandises étaient emmagasinées dans un dépôt communal qui demeurait sous le contrôle du comité local, et les églises qui avaient échappées aux incendies étaient transformées en magasin, en réfectoire, en café, en atelier, en école, en garage ou en caserne. Au sein de certaines communautés, l’utilisation de l’argent fut supprimée pour les échanges internes, car pour les anarchistes l’argent et le pouvoir sont des philtres diaboliques qui détruisent la fraternité et transforment l’homme en loup, en l’ennemi le plus féroce et le plus acharné de ses semblables ». Ici, à Fraga petite ville aragonaise, s’il prend à quelqu’un la fantaisie de jeter des billets de 1 000 pesetas dans la rue, personne n’y prêtera attention. Rockefeller[14], si vous venez à Fraga avec tout votre compte en banque, vous ne pourriez même pas vous payer une tasse de café. L’argent, votre serviteur et votre Dieu, a été chassé de notre ville et le peuple est heureux », pouvait-on lire dans un périodique libertaire. Une autre publication rapportait Les femmes et les hommes qui attaquaient les couvents à Barcelone brûlaient tout ce qu’ils trouvaient, même l’argent. Je ne suis pas près d’oublier ce rude travailleur qui me montra avec orgueil, un morceau de billet de 1 000 pesetas brûlé ! » Dans les communautés libertaires où l’argent avait été aboli, les travailleurs recevaient, en guise de salaire, des bons dont la valeur dépendait de l’importance de leur famille. Ce qui caractérise la plupart des collectivités de la CNT – notait un observateur étranger – c’est l’instauration d’un salaire familial. Ce sont les besoins des membres de la collectivité qui déterminent le montant de leur rétribution et non la quantité de travail fournie par chaque ouvrier. » S’ils étaient abondants, les aliments produits sur place tels que le pain, le vin ou l’huile d’olive étaient distribués gratuitement, tandis que l’on pouvait se procurer les autres marchandises au moyen de bons au dépôt communal. Les excédents de production étaient échangés avec les autres villes et les autres villages anarchistes, l’argent n’était utilisé que pour les transactions avec les communautés qui n’avaient pas encore adopté le nouveau système. […] Quelques exemples de monnaies locales, émises par des collectivités Billet émis par le conseil municipal CNT/UGT du village d’Alcañiz, en Aragon. Collectivité libre CNT-FAI de Naval, en Aragon. Collectivité locale de peut lire La mairie paiera au porteur de ce billet la valeur d’une peseta. » Il y avait dans presque toutes les régions aux mains des antifranquistes d’ardents révolutionnaires qui, exaltés par les progrès initiaux du mouvement de collectivisation dans les villages – se traduisant aussi bien sous la forme d’un communisme libertaire englobant effectivement tous les domaines que sous une forme plus restreinte limitée à l’agriculture – continuaient à le faire progresser avec une énergie violente. Ils avaient foi en la grandeur et en l’équité de leur mission et étaient décidés à l’accomplir partout où ils le pourraient et sans différer Nous sommes en pleine révolution – déclarait un farouche libertaire – et nous devons briser toutes les chaînes qui nous assujettissent. Quand le ferons nous, si ce n’est maintenant ?Il faut aller vers la révolution totale et l’expropriation totale. Ce n’est pas le moment de dormir, mais de reconstruire. Quand nos camarades reviendront du front, que diront-ils si nous avons dormi ? Si l’ouvrier espagnol n’est pas capable d’édifier sa propre liberté, l’État reviendra pour rétablir l’autorité du gouvernement et détruire peu à peu les conquêtes obtenues au prix de tant de sacrifices et de tant d’actions doit agir avec force et fermeté afin que le sang du prolétariat espagnol ne soit pas versé pour rien. Nous ne pouvons pas être un instrument de la bourgeoisie. Nous devons accomplir notre révolution, notre propre révolution, en expropriant, en expropriant encore et encore les propriétaires fonciers et tous ceux qui sabotent nos aspirations.[15] »Au cours d’un congrès réunissant les délégués des fermes collectives d’Aragon, l’un d’eux déclara que la collectivisation devait être introduite dans tous les domaines et qu’il ne fallait pas suivre l’exemple des villages qui ne l’avaient que partiellement adoptée. Cette déclaration est caractéristique de l’état d’esprit de milliers de fervents partisans de la collectivisation de la terre qui ne craignaient nullement de s’attirer l’inimité des petits propriétaires et des métayers, pour qui le droit d’exploiter la terre était inaliénable. Ils avaient le pouvoir entre leurs mains et ne prêtaient aucune attention aux mises en gardes réitérées de leurs dirigeants, comme, par exemple, celle qui fut adressée au congrès des syndicats de paysans de la CNT de Catalogne, les avertissant que la mise en place de la collectivisation intégrale risquait de s’exposer à un échec car elle se heurte à l’amour, à l’attachement profond que les paysans éprouvent pour cette terre, qui leur a coûté tant de sacrifices », comme le dit Ramon Porté, délégué de la province de Tarragone et membre du comité régional de la CNT de Catalogne, dans un discours où il rappelle que d’autres auditeurs ont formulé des avertissements semblables[16]. […] S’il est vrai que la collectivisation rurale concernait en Aragon plus de 70 % de la population dans la zone contrôlée par la gauche[17], et que parmi les 450 collectivités de la région, beaucoup s’étaient librement créées, il ne faut pas oublier que ce singulier développement de la collectivisation était dû dans une certaine mesure à la présence de miliciens originaires de la région voisine de Catalogne, dont l’immense majorité faisait partie de la CNT et de la FAI. Il ne pouvait pas en être autrement car après la défaite de l’insurrection militaire à Barcelone[18], ils étaient venus en Aragon, non seulement pour continuer la lutte contre les forces du général Franco qui occupaient une partie importante de la région, mais également pour diffuser la révolution. Nous faisons la guerre et la révolution en même temps – déclarait Buenaventura Durruti, un des principaux dirigeants du mouvement libertaire, qui commandait une colonne de miliciens de la CNT-FAI sur le front aragonais. Ce n’est pas uniquement à Barcelone que l’on prend des mesures révolutionnaires destinées à l’arrière, car de là, elles s’étendent jusqu’au front. Chaque village que nous conquérons commence à se développer de manière révolutionnaire.[19] » Notre devoir à nous miliciens est de réveiller chez ces gens un esprit engourdi par la tyrannie séculaire, de leur montrer le chemin de la vie authentique, et cette mission exige de nous plus qu’un acte de présence dans ce village – déclarait un journal de la CNT à propos du village de Falerte. Il nous faut entreprendre la conversion idéologique de ces humbles villageois.[20] » A propos du village de Bujaraloz, on pouvait lire dans un autre journal de la CNT Le changement est radical. Ce sont les paysans qui en ont pris l’initiative, et ils ont été affermis dans leur résolution quelques jours par la première colonne de volontaires catalans, la Durruti, qui se rendant à Saragosse, est passée dans le village ; l’exemple de ces hommes qui allaient au combat donna une nouvelle impulsion à leur ardeur révolutionnaire. » Une partie de la colonne Durruti en 1936, sur le front d’Aragon. C’est pourquoi, dans les communautés occupées par les miliciens de la CNT-FAI, le sort des propriétaires exploitants et des métayers était fixé d’avance ; car bien que l’on réunît généralement la population pour qu’elle décidât de l’établissement du système collectif, on votait toujours par acclamation et la présence de miliciens en armes ne manquait jamais d’inspirer le respect et la crainte à tous les opposants. Même s’ils n’étaient pas obligés d’adhérer au système collectiviste, la vie était plus difficile pour les récalcitrants ; il leur était interdit d’employer de la main d’œuvre salariée et de disposer librement de leur récolte, comme nous l’avons déjà dit, mais on leur refusait aussi tous les avantages réservés aux membres de la communauté. Cela se traduisait dans la pratique par une interdiction de se rendre à la boutique collectivisée du coiffeur, d’utiliser les fours de la boulangerie communale et l’outillage des fermes collectivisées, d’emprunter les moyens de transport et de se procurer des denrées alimentaires dans les magasins communaux ou dans les boutiques collectivisées. En outre, le métayer qui, après l’exécution ou la fuite du propriétaire ou de l’intendant des terres qu’il cultivait, s’était cru libéré de l’obligation d’en payer le loyer, était bien souvent contraint de continuer à la verser au comité du village. Toutes ces mesures se révélèrent presque aussi convaincantes que la crosse d’un fusil et obligèrent finalement, dans de nombreux villages, les petits propriétaires et les métayers à se dessaisir de leurs terres et de leurs autres biens au profit de la collectivité. […] On pouvait lire dans l’organe de la CNT, Solidaridad Obrera 10 septembre 1936, à propos de la riche Catalogne, région où la masse des paysans était composée de petits propriétaires ou de métayers On a commis dans la campagne catalane certains abus qui, selon nous, ont été contre-productifs. Nous savons que certains éléments irresponsables ont effrayé les petits cultivateurs qui, jusqu’ici, manifestent une certaine apathie dans leur travail quotidien. » Peu de temps après, Joan Peiro, une des grandes figures de la CNT, écrivait à propos de cette région Peut-on croire qu’en commettant des actes de violence, on éveillera chez nos paysans un intérêt ou une attirance pour la socialisation, ou qu’en les terrorisant de cette façon, ils acquerront cet esprit révolutionnaire qui règne dans les villes ? La gravité de l’erreur qu’on est en train de commettre m’enjoint de parler sans détours. De nombreux révolutionnaires originaires de divers endroits de la Catalogne après avoir conquis leur ville respective, ont voulu conquérir la campagne, la tenté d’y parvenir en faisant comprendre aux paysans que l’heure était venue pour eux de se libérer de l’exploitation dont ils étaient victimes depuis des siècles ? Eh bien, non ! Ont-ils alors tenté d’introduire à la campagne l’esprit et la morale révolutionnaire et d’en faire prendre conscience au paysan et au petit propriétaire ? Non plus. Quand ils sont arrivés à la campagne, apportant avec eux la torche de la révolution, ils ont commencé par enlever au paysan tout moyen de défense et après cela, ils lui ont volé jusqu’à sa vous allez aujourd’hui dans certains lieux de Catalogne pour parler au paysan de la révolution, il vous dira qu’il n’a pas confiance en vous, il vous dira que les émissaires de la révolution ont déjà parcouru la campagne. Pour la libérer ? Non. Ils sont venus pour voler ceux qui au fil des ans, au cours des siècles ont été volés par ceux-là mêmes que la révolution vient de vaincre.[21] »Obliger un individu à s’intégrer à une collectivité par quelque moyen que ce soit était bien sûr contraire à l’esprit de l’anarchisme. L’italien Errico Malatesta, dont les écrits ont fortement influencé le mouvement libertaire espagnol, déclarait en 1929 Certains peuvent opter pour le communisme, l’individualisme, le collectivisme ou pour tout autre système imaginable et par la propagande et l’exemple travailler au triomphe de leurs idées, mais il est indispensable de se garder d’affirmer, sous peine d’un désastre inévitable, qu’il n’est d’autre système que le sien, qu’il est le seul à être infaillible et valable pour tous les hommes, indépendamment de l’endroit et de l’époque, et qu’on doit le faire triompher par d’autres moyens que la persuasion découlant des leçons de l’expérience. » Et il écrivait dans Umanita Nuova La révolution a un but. Elle est nécessaire pour détruire la violence des gouvernements et des privilégiés ; mais une société libre ne peut se former qu’en évoluant librement. Et les anarchistes doivent veiller sur cette révolution qui sera constamment menacée tant qu’il y aura des hommes avides de pouvoir et de privilèges. » Cependant, même cette surveillance impliquait, si elle se voulait opérante, l’existence de forces armées, d’éléments d’autorité et de coercition. De fait, au cours de la révolution espagnole, qui fut la première grande révolution sociale après que ces lignes eurent été écrites, la CNT et la FAI créèrent une force armée qui protégea les collectivités et servit à étendre le système collectif. Le fait que ces méthodes répugnaient à certains dirigeant anarchistes fait ressortir le profond écart qui sépare la doctrine de la pratique. […] Ce n’est pas la première fois que les anarchistes espagnols agissaient en contradiction avec leurs principes. Le 18 janvier 1932, des groupes de la FAI déclenchaient une insurrection dans le bassin minier du haut Llobregat et du Cardoner où les conditions de travail étaient déplorables et les ouvriers durement exploités. A Berga, Cardona, Figols, Sallent, Suria, le communisme libertaire fut proclamé ». Mais le mouvement ne se répandit pas en dehors de cette partie de la Catalogne, ce qui permit au gouvernement de le contenir facilement au bout de cinq jours. Dans toutes les localités où les libertaires eurent la situation en main durant quelques instants et tentèrent de faire la révolution sociale, ils se mirent en contradiction avec eux-mêmes. Voulant abolir les lois, instaurer une société sans autorité et sans contrainte, donner libre cours à la spontanéité créatrice des masses, ils furent en fait obligés de constituer des comités exécutifs chargés de maintenir l’ordre et de surveiller les mécontents ou les opposants ; ils imposèrent leur domination par la force et au moyen de véritables décrets pudiquement appelés proclamations[22] ». Loin de réaliser l Anarchie », les meneurs révolutionnaires, armés et pourvus de dynamite, établirent ce que l’on pourrait qualifier de dictature du prolétariat » sans tenir aucun compte de l’avis des paysans ou des petits-bourgeois », écrit l’historien libertaire César M. Lorenzo.[23]Mais malgré les écarts entre la doctrine et la pratique qui apparurent dès que les anarchistes espagnols ont été confrontés aux réalités du pouvoir, on ne soulignera jamais assez qu’en dépit des nombreux cas de violence, la révolution de juillet 1936 s’est distinguée de toutes les autres par l’ampleur et la relative spontanéité de son mouvement collectiviste et par sa promesse de renouveau moral et spirituel. Aucun mouvement spontané de ce type ne s’était encore jamais produit. Comme nul autre mouvement social dans l’histoire moderne de l’Europe – écrit Georges Esenwein – le mouvement collectiviste a tenté, à une très large échelle, de triompher de l’appauvrissement non seulement matériel, mais aussi spirituel, qui touchait des millions de vies. Ainsi, l’un des traits essentiels de la plupart des collectivités était un très fort sens de la solidarité sociale pour la première fois, des programmes furent mis en place pour apporter aide et soins médicaux aux orphelins, aux veuves, aux infirmes et de manière générale, à toutes les personnes dans le besoin. L’éducation était une autre priorité, l’une des premières décisions des collectivités ayant été de créer des écoles, notamment dans les hameaux isolés où depuis des siècles, les gens avaient été privés du droit fondamental à l’éducation. »Quoi qu’on pense de la dimension impraticable ou naïve de la collectivisation en tant que solution aux problèmes agricoles de l’Espagne dans le monde moderne, cet épisode n’en reste pas moins une expérimentation unique qui, selon les termes de George Woodcock, l’un des historiens de l’anarchisme les plus indiscutés, ne peut être ignorée lorsqu’on fait le bilan des tentatives anarchistes de découvrir une façon de vivre en communauté libre et pacifiée ».À ce stade, il est essentiel de souligner que pour comprendre les complexités des luttes intestines qui ont déchiré la gauche pendant la guerre civile, il faut avant tout reconnaître l’ampleur et la profondeur de la révolution sociale et le fait que la République de 1931 cessa d’exister non pas en avril 1939, avec la victoire du général Franco, mais en juillet 1936, lorsque la rébellion militaire et la révolution sociale ont réduit le régime en cendres. Madrid, en juillet 1936 les registres des biens immobiliers brûlent. [1] Durant les mois de mai et juin 1936, le ministère du Travail n’enregistra pas moins de 192 grèves à la campagne, autant que pour toute l’année 1932. Mais le record revient au secteur de l’industrie, avec 719 grèves, plus qu’au cours de l’année 1935. L’occupation des terres par les paysans commença déjà au mois de mars, dans plusieurs provinces.[2] La loi agraire [prévue dans le programme du Front populaire] prévoyant de distribuer des terres à 50 000 paysans par an, [les leaders paysans] ont calculé qu’il faudrait vingt ans pour en distribuer à un million et plus d’un siècle pour en donner à tous. Conscients de la situation, les paysans occupent la terre. »Paul Nizan, dans l’International Press Correspondence, 1er août 1936[3] Le Capital se définit historiquement, non pas par les modes d’appropriation privée ou étatique qui organisent le procès de l’exploitation, mais par le fait que l’on y rencontre les catégories essentielles qui font que le Capital peut exister échange, argent, production marchande, salariat, État… »Groupe Guerre de Classe, Ce qui nous distingue Texte présent sur notre site La suite des événements permettra à nouveau de le vérifier par l’entrée des ministres de la CNT au gouvernement.[6] Les relations entre ces deux centrales syndicales varièrent au gré des années. Alliées durant la seconde moitié des années 1910, elles prirent deux directions opposées pendant la dictature de Primo de Rivera 1921-1930 la CNT prôna plutôt une politique de confrontation, tandis que l’UGT adopta une attitude collaborationniste avec le régime.[7] La création de la Fédération Anarchiste Ibérique à partir d’une scission au sein de la CNT, en tant qu’organisation soi-disant révolutionnaire, correspond à une manœuvre qui permit de donner à l’anarchisme une apparence plus radicale, afin d’embrigader au mieux le prolétariat réfractaire dans cette idéologie avant-gardiste qui, rappelons-le, est par essence contre-révolutionnaire.[8] On a là une confirmation du lien entre le besoin égoïste et l’existence d’une catégorie économique transitoire – l’argent – où le premier découle de la seconde. Ceci est déjà préfiguré par Marx et Engels dans les Manuscrits de 1844, L’Idéologie allemande et l’Introduction à la Critique de l’économie politique de 1857.[9] Craintes des petites propriétaires qui sera exploitée par le Parti Communiste » Espagnol inféodé à Moscou dans sa stratégie pour s’accaparer l’appareil d’État, encore partagé avant les événements de mai 1937 entre plusieurs fractions de la classe capitaliste.[10] La FNTT faisait partie intégrante de l’UGT.[11] Cette remarque pose justement les limites du processus en Espagne et le fait que la communisation pour être intégrale, devra abolir toutes les catégories qui font le mode de production capitaliste. L’iniquité entre les producteurs positionnée par ce syndicaliste vient du fait que l’échange marchand n’est pas totalement aboli.[12] Gaston Leval, le célèbre anarchiste français écrit à propos du village de Calanda On accorda un minimum de libertés aux individualistes. Ils pouvaient posséder la terre, puisque tel était leur désir, mais il leur était impossible de faire du commerce avec le fruit de leur travail. Ils ne pouvaient ni spéculer, ni faire de concurrence déloyale à la collectivité naissante. »[13] Ce tableau sociologique des différentes couches qui adhérent à des syndicats en fonction de leurs intérêts, montre bien que le prolétariat n’est pas encore unifié en Espagne, et encore moins internationalement.[14] John D. Rockefeller était, à l’époque, l’homme le plus riche du monde.[15] Cette déclaration du 26 août 1936 publiée dans Solidaridad Obrera est d’une redoutable clairvoyance au regard de ce qui advint par la suite. Nous aurons par la suite des publications qui traiteront du retour en force de l’État et de ses conséquences… qui mèneront aux événements de mai 37 ![16] Cette inquiétude des petits paysans parcellaires sera exploitée par le PC»E à travers la création du syndicat de la Fédération Provinciale Paysanne qui représentera leurs intérêts comme ils le firent également dans les villes pour les commerçants et artisans pour l’aider à accéder au sommet de l’appareil d’État. En appliquant une politique protectrice pour les couches moyennes, les stalinistes furent en somme des applicateurs zélés de la doctrine proudhonienne ![17] C’est-à-dire, dans la zone républicaine.[18] Voir nos deux précédentes publications à ce propos Nous verrons dans les publications suivantes que cette déclaration pleine de sens de Durruti sera prise à contre-pied par la sacro-sainte alliance républicaine par son fameux D’abord gagner la guerre ».[20] Voici ici une des limites de l’importation de la révolution empreinte d’idéologie avant-gardiste.[21] La figure de Joan Peiro est une bonne illustration de toute la contradiction d’un personnage qui, ayant souffert de l’injustice ancestrale des régimes réactionnaires du capitalisme, ne pouvait tolérer des abus au nom de la justice révolutionnaire », et qui fut par la suite nommé ministre de l’industrie de novembre 1936 à mai 1937…[22] Rappelons ici les limites de l’anarchisme s’imaginant pouvoir abolir l’État par des promulgations de décrets avec la célèbre anecdote de Marx à propos de Bakounine Le 28 septembre, jour de son arrivée, le peuple s’était emparé de l’Hôtel de ville. Bakounine s’y installa alors arriva le moment critique, le moment attendu depuis bien des années, où Bakounine put accomplir l’acte le plus révolutionnaire que le monde ait jamais vu – il déclara l’abolition de l’État. Mais l’État, sous la forme et l’espèce de deux compagnies de gardes nationaux bourgeois, entra par une porte qu’on avait oubliée de garder, balaya la salle et fit reprendre à la hâte le chemin de Genève à Bakounine. » K. Marx – L’Alliance de la Démocratie Socialiste et l’ 1873[23] Afin de tout de même nuancer ce propos tenu par le dénommé Lorenzo, il est bon de savoir qu’il est le fils de Horacio secrétaire en 1936 du comité national de la CNT, qui eut de sérieux différends avec la FAI il fut incité à démissionner le 18 novembre, car voulant adopter une politique plus conciliatrice avec les autres forces politiques.
Àl’occasion du 230ème anniversaire de la Révolution française, l’Assemblée nationale expose plus de 200 affiches révolutionnaires authentiques, provenant d’un fonds unique au monde et exposées pour la première fois. J’ai eu l’honneur cette semaine d’ouvrir l’exposition inédite « La Révolution s’affiche ». #DirectAN Venez parler avec Mirabeau, tonner avec Danton AlloCiné News Cinéma Meilleurs films Films à l'affiche Prochainement Séances Box Office Courts-métrages Tous les films Séries Streaming Trailers DVD VOD Kids DISNEY+ Mon compte Identifiez-vousCréez votre compte Il était une fois la révolution News Bandes-annonces Casting Critiques spectateurs Critiques presse VOD Blu-Ray, DVD Photos Musique Secrets de tournage Récompenses Films similaires Affiche Photos James Coburn - 45 Rod Steiger - 37 Romolo Valli - 1 Maria Monti - 1
Aucours des derniers jours de son existence, Mao Zedong a déclaré que, pendant sa vie, il avait accompli deux choses: l'une était d'avoir chassé Chiang Kai-shek dans l'île, l'autre était la Grande Révolution Culturelle. "Trente-huit années s'étaient écoulées en un clin d'oeil!"
journal article LA CRISE DES SUBSISTANCES SOUS LA RÉVOLUTION Revue des Deux Mondes 1829-1971 SIXIÈME PÉRIODE, Vol. 30, No. 3 1er Décembre 1915, pp. 600-626 27 pages Published By Revue des Deux Mondes Read and download Log in through your school or library Read Online Free relies on page scans, which are not currently available to screen readers. To access this article, please contact JSTOR User Support. We'll provide a PDF copy for your screen reader. With a personal account, you can read up to 100 articles each month for free. Get Started Already have an account? Log in Monthly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 10 article PDFs to save and keep $ Yearly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 120 article PDFs to save and keep $199/year Preview Preview Publisher Information The Review of the Two Worlds continues its trajectory, always having this concern to incarnate the humanist spirit of its beginnings, at a distance from the ideological adhesions whose disastrous balance sheets speak for themselves. Fundamentally generalist, interested in all areas of human activity, the Journal remains faithful to its literary and philosophical origins freedom of thought, intellectual independence, the taste for critical exercise, the primacy of the lucidity on any other form of approach to reality, this is what constitutes the charter of the Review of Two Worlds today. La Revue des Deux Mondes poursuit sa trajectoire, ayant toujours ce souci d’incarner l’esprit humaniste de ses débuts, à distance des adhésions idéologiques dont les bilans désastreux parlent pour eux-mêmes. Foncièrement généraliste, s’intéressant à tous les domaines de l’activité humaine, la Revue demeure fidèle à ses origines littéraires, philosophiques la liberté d’esprit, l’indépendance intellectuelle, le goût pour l’exercice critique, le primat de la lucidité sur toute autre forme d’approche du réel, voilà ce qui constitue la charte de la Revue des Deux Mondes aujourd’hui. Rights & Usage This item is part of a JSTOR Collection. For terms and use, please refer to our Terms and Conditions Revue des Deux Mondes 1829-1971 © 1915 Revue des Deux Mondes Request Permissions
Latragédie de la Révolution culturelle en une seule et même histoire, celle des dirigeants soi disant « noirs » de Pékin, son vice-maire, Index Plan Texte Notes Citation Auteur Entrées d’index Haut de page Texte intégral 1 Exposition 1848 et l’espoir d’une république universelle, démocratique et sociale », musée de l’H ... 1Entreprendre une exposition1 sur l’espoir d’une république démocratique et sociale, déclenché par la révolution de Février 1848 et la lutte sur les barricades, imposait, d’une part, que l’on retrace l’histoire de cette notion de république démocratique et sociale et, de l’autre, que l’on cherche à comprendre comment cette notion s’est formée et constituée sous la Deuxième République. Autrement dit, il importait de découvrir et de mettre en scène dans l’exposition les conflits sociaux et politiques qui nourrissaient cet espoir. Le discours historiographique 2Il est prouvé, grâce aux documents historiques, que pendant les journées de Février, sur les barricades, il y avait le drapeau rouge et on pouvait entendre des revendications comme Droit au travail ! », Organisation du travail par l’association des travailleurs ! » et Réforme sociale ! ». En revanche, le cri de Vive la république démocratique et sociale ! » n’y était pas encore formulé. Pour que pût se constituer cette notion d’une république sociale et s’établir un consensus parmi les classes laborieuses et les couches sociales nouvellement admises aux élections par le suffrage universel, il fallait une éducation politique vaste et étendue, ce que le gouvernement provisoire pouvait empêcher en refusant un ajournement des élections. 3C’est seulement à partir de mai 1848, alors que le conflit entre la Constituante et les classes laborieuses s’aiguisait de plus en plus, que s’articulait la revendication d’une république démocratique et sociale. Déjà en avril 1848 dans le Bulletin de la République, George Sand avait lancé l’avertissement 2 Bulletin de la République, 16e livraison, ministère de l’Intérieur, 15 avril 1848. Les élections, si elles ne font pas triompher la vérité sociale, si elles sont l’expression des intérêts d’une caste, arrachée à la confiante loyauté du peuple, les élections, qui devraient être le salut de la République, seront sa perte, il n’en faut pas douter. Il n’y aurait alors qu’une voie de salut pour le peuple qui a fait les barricades, ce serait de manifester une seconde fois sa volonté, d’ajourner les décisions d’une fausse représentation nationale. »2 3 George Sand, La Cause du peuple, no 3, 23 avril 1848. 4La vérité sociale » dont parle George Sand aurait été une république entourée d’institutions sociales et non pas une république qui s’oppose à la révolution sociale. Autrement dit Le socialisme est le but, la république est le moyen3 ». 4 Le Travail. Véritable organe des intérêts populaires, n° 1 du 28 mai, n° 2 du 30 mai et n° 4 du 1e ... 5 Les n° 1 à 10 du journal Le Travail sont réimprimés dans Les Révolutions du 19e siècle La Révolut ... 5C’est en consultant les journaux à partir de mai 1848 qu’on y trouve la notion. Le Travailleur par la Mère Duchêne, avec son n° 3 31 mai au 2 juin sous-titre An I. De la République démocratique et sociale ». Au même moment, George Sand, dans une lettre à Théophile Thoré La vraie République, 27 mai 1848, parle de l’an premier de la République démocratique et sociale ». Le journal Le Travail. Véritable organe des intérêts populaires, à partir de son premier numéro publié le 28 mai 1848, répand le slogan Vive la république démocratique et sociale ! ». Ce slogan exprime une interprétation rétrospective de la révolution de Février et l’actualise. Le même journal, dans ses comptes rendus des séances du Club de la Révolution des 25, 28 et 30 mai4, rapporte que le cri Vive la république démocratique et sociale ! » y signalait une prise de position politique5. La réouverture du club sous la présidence de Barbès – bien que celui-ci se trouve incarcéré au donjon de Vincennes, à la suite du 15 mai 1848 – se fait sous des acclamations portant cette idée. Enfin et surtout, l’initiative politique du club en faveur d’une fusion des clubs démocratiques et socialistes en France est soulignée par la formule Vive la république démocratique et sociale ! », cela en vue des élections complémentaires au début de juin et de l’organisation d’un banquet du peuple, fraternisation des travailleurs ». 6Donc, c’est seulement à partir de mai 1848 que l’idée de république démocratique et sociale se constitue comme programme politique. Elle revêt une double fonction d’une part, initier un rassemblement des démocrates et des socialistes ; de l’autre, opposer au gouvernement le mandat que les électeurs ont transmis aux représentants du peuple au moment de la révolution de Février. Ce qui y est exprimé n’est rien d’autre que la souveraineté du peuple en action, comme base politique d’une démocratie directe. Il s’ensuit que la république proclamée le 4 mai 1848 par les classes laborieuses était conçue comme formation politique, ce qui devait permettre sa transformation en république sociale. L’idée de base en était la fraternité entre les classes sociales, promesse de la révolution de Février. 7Ni la haine contre le socialisme et le communisme, qui éclata ouvertement en province et à Paris à partir du 16 avril, ni le stationnement des troupes de ligne à Paris, ni l’élection d’une Constituante où les classes laborieuses ne pouvaient guère être représentées, ni la tuerie des ouvriers à Rouen le 28 avril, ni le refus du gouvernement d’instituer un ministère du Travail, ni le refus du gouvernement de se solidariser avec le peuple polonais dans sa lutte pour sa liberté, rien n’a pu encore ébranler la foi en une fraternité possible pour surmonter l’antagonisme social de la société. 6 L’affiche est reproduite dans Les Carnets de Joseph Mairet, ouvrier typographe, La Plaine-Saint- De ... 8Peu de jours avant qu’éclate l’insurrection de juin 1848, des délégués des ouvriers au Luxembourg et des Ateliers nationaux publient une affiche Á tous les travailleurs » et y exhortent le peuple au calme Croyez-nous ! Écoutez-nous ! Rien maintenant n’est possible en France que la RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE ET SOCIALE6 ». 9Mais la guerre sociale éclate finalement, le gouvernement ayant trahi la révolution en opposant la république tricolore à la révolution de février, en instrumentalisant la république en tant que moyen politique pour arrêter la révolution sociale. 7 L’affiche est citée par le citoyen Cabet, Insurrection du 23 juin. Avec ses causes, son caractère e ... 8 Ibid., p. 11. Ce caractère politique de l’insurrection est également souligné par Louis Ménard, Pro ... 10Le 24 juin, le journal Le Tocsin des travailleurs qualifie la république tricolore établie de Ruine publique » n° 24. Le lendemain, la colonne de Juillet, place de la Bastille, porte le drapeau rouge et à l’entrée de la rue du Faubourg-Saint-Antoine est affiché sur les murs l’appel Aux armes ! Nous voulons la république démocratique et sociale ! Nous voulons la souveraineté du Peuple7 ! ». Cabet insiste Le cri général aux barricades était Vivre en travaillant ou mourir en combattant, avec cet autre cri plus général encore Vive la république démocratique et sociale8 ! ». 9 Des recherches seraient encore à faire sur la signification et le rôle que joue politiquement l’idé ... 10 Gustave Lefrançais, Souvenirs d’un révolutionnaire, 1886, reprint 1972, p. 72. 11L’insurrection de juin consacre la rupture avec la république instaurée le 4 mai 1848 et l’idée de république démocratique et sociale s’opposera dès lors à la république tricolore pour parvenir à une république sociale9. Vive la sociale ! » sera désormais le cri de guerre des révoltés du travail et de la faim10 ». 12Ainsi constituée politiquement, l’idée peut être définie comme un dispositif discursif qui, pendant un combat de longue durée, cherche à atteindre l’hégémonie politique dans la société civile. Elle vise à orienter l’espace public vers une prise de conscience qui se dressera contre la domination des monarchistes et des républicains conservateurs. En tant que dispositif, elle intègre les démocrates et les socialistes – donc des couches sociales et des positions politiques différentes – dans un mouvement politique qui, en reconquérant la souveraineté du peuple, défend comme impératif catégorique la république sociale. 13La Constitution ayant été votée en octobre 1848, les appareils répressifs d’État réagissent à partir de 1849, l’idée est poursuivie par la police comme cri séditieux, un appel au renversement de la Constitution » et le garde des Sceaux constate le 14 avril 1849 11 Archives nationales, Emblèmes et insignes séditieux, février 1849-décembre 1850, BB181482A8381. Les partis qui veulent une république sociale veulent donc nécessairement une modification dans les principes et dans les droits de la société actuelle. Ainsi, sous ce rapport, il n’est pas douteux que le cri de Vive la république démocratique et sociale ! puisse être considéré comme une attaque contre la constitution même. ».11 14Cette intervention de la censure politique laisse entendre que le mouvement pour une république démocratique et sociale avait pris de plus en plus d’importance pendant l’année 1849. 15Pour le 15 octobre 1848, la Commission des typographes organisa un banquet fraternel des typographes » – au moins 900 convives – et plaça la réunion sous la devise Vive la république démocratique et sociale !, inscrivant cette initiative dans le courant politique des banquets dès l’anniversaire de la Première République, le 22 septembre 1848, le journal La Réforme avait invité par un banquet les démocrates et socialistes à un rassemblement pour défendre la république démocratique et sociale. 16Le banquet des typographes fut un succès. Joseph Mairet note dans ses Carnets 12 Voir note 3, p. 267. L’enthousiasme qui n’a cessé de régner pendant tout le temps qu’a duré le banquet a prouvé aux membres de la Commission qu’ils avaient deviné les tendances et la sympathie de leurs confrères, et qu’en dépit des calomnies de la réaction, la république démocratique et sociale avait de profondes racines dans le cœur des ouvriers, car cette réunion a été toute socialiste, témoins les toasts nombreux. »12 13 L’accroissement du mouvement politique pour une république démocratique et sociale fut effectué ent ... 17Juin déclenchait un processus de prise de conscience, un apprentissage politique qui ne comptait plus sur la fraternité entre les classes sociales mais tendait vers une république tricolore une et indivisible pour réaliser l’espoir d’une république démocratique et sociale des classes laborieuses et des couches sociales admises aux élections par le suffrage universel13. 18Ce qui renforça et unit le mouvement opposé à la république établie pour défendre une république sociale, ce fut l’intervention fratricide de la république tricolore contre la République romaine, pour restaurer avec les baïonnettes de l’armée française le pouvoir temporel du pape. Les factions royalistes et impérialistes avaient besoin du pouvoir temporel du pape sans pape à Rome, point de couronne. Le 16 avril 1849 à Paris, la Constituante agonisante concède à l’exécutif un crédit de 1 200 000 francs pour pouvoir intervenir militairement et diriger l’expédition vers Civitavecchia, sur le territoire de la République romaine. Quand la Législative sortit des urnes en mai 1849, le front électoral des démocrates et socialistes parvint à obtenir 200 sièges face aux 450 sièges du Parti de l’ordre. Et c’est le mouvement pour la république démocratique et sociale qui, à Lyon et à Paris le 13 Juin 1849, défendit la liberté et les droits du peuple romain. La majorité de l’Assemblée législative répondit par l’état de siège 67 militants furent accusés et poursuivis, dont 21 représentants du peuple démocrates socialistes. Le discours iconographique 19Retracer l’histoire de la république démocratique et sociale permet de mettre en lumière la politique des symboles et de l’iconographie une politique qui mène soit à ce que le public consente à l’hégémonie politique des classes sociales régnantes, soit à ce qu’il se distancie de cette hégémonie ou même la désavoue. Je n’en citerai que deux exemples assez connus concernant la Tricolore ». Lorsque, le 25 février, l’ouvrier Marche exigeait à l’Hôtel de Ville de Paris, avec la voix du peuple sur les barricades, le drapeau rouge, signe des martyrs de la liberté, de la souveraineté du peuple et des revendications sociales de la révolution de Février, le pouvoir du gouvernement provisoire et la rhétorique mensongère d’un Lamartine décidaient que la Tricolore » serait le drapeau national. L’autre exemple est, en mars 1848, le concours des artistes pour La figure symbolique de la République, initié par le gouvernement provisoire. Ce concours offrait au ministère de l’Intérieur l’occasion d’intervenir et de projeter sa vision d’une république tricolore », qui s’oppose à la république militante de 1792. Avec elle, la nation française est rentrée chez elle, assise, pacifiée, ne permettant plus aucun mouvement révolutionnaire 14 Chantal Georgel, 1848. La République et l’Art vivant, Paris, Réunion des musées nationaux, 1998, p. ... Votre république doit être assise pour faire naître l’idée de la stabilité dans l’idée du spectateur. […] Gardez-vous aussi des airs trop belliqueux. Songez à la force morale avant tout. La République est trop forte pour avoir besoin de lui mettre le casque en tête et la pique à la main. »14 20Il est bien entendu que le mouvement social qui défend la république démocratique et sociale, dans son discours iconographique, se sert de l’allégorie de la république révolutionnaire, une jeune femme militante et mouvementée, vêtue de rouge et coiffée du bonnet phrygien. Cette allégorie était à son origine la figure de la liberté et de la révolution. 15 Archives nationales, BB181481A8101 et BB181482A8381. 21À partir de 1849, le ministère de l’Intérieur et le procureur de la République pouvaient poursuivre le drapeau rouge et le bonnet rouge quand ils servaient de signe de ralliement » ou de manifestation séditieuse » à une association dangereuse15 ». 22Le 27 novembre 1848, le journal Le Peuple annonce l’association pour la propagande démocratique et sociale Il vient de se former une association entre les républicains démocratiques et socialistes de toutes les écoles, sous le nom de PROPAGANDE DÉMOCRATIQUE ET SOCIALE. Le but de cette association est de répandre le plus possible tous les journaux, tant de Paris que des départements, et toutes les publications, livres, brochures, placards, gravures, qui peuvent servir la cause sociale. » 23Et le 30 novembre 1848, le journal La Révolution démocratique et sociale souligne Propagande démocratique et sociale. Si les travailleurs, ceux des campagnes surtout, étaient éclairés, le triomphe du socialisme aurait lieu immédiatement sans désordre et sans commotion. Il est donc urgent de répandre en grand nombre les écrits et les journaux socialistes et démocratiques c’est donc dans ce but que s’est fondée la Propagande démocratique et sociale. Nous désirons tous avoir une puissante influence sur les élections. Il faut pour cela faire des électeurs socialistes, combattre les calomnies et répandre les lumières ; nous ne pouvons arriver à ce résultat qu’en organisant une puissante propagande écrite et parlée ». 16 Rapport du ministère de l’Intérieur au ministère de la Justice, le 10 février 1849 Archives nation ... 24L’initiative de fonder cette association venait de Gabriel de Mortillet, qui participait dans le passé au Club de la révolution de Barbès, avec à ses côtés Jules Ballard gestion des affaires et Gustave Biard rédaction. Dès les premiers jours, cette association fut l’objet d’une surveillance sévère, mais il était difficile de l’interdire car La Propagande était organisée comme une entreprise commerciale16. 25Avec son journal La Révolution démocratique et sociale, Delescluse expose le 7 novembre 1848 un programme politique qui permettrait au mouvement social d’accomplir l’œuvre commencée par la révolution de 1793 la Constitution de 1793 et la Déclaration des droits de l’Homme de Robespierre d’une réorganisation sociale de la société Fils dévoués de la révolution, nous croyons que la Constitution de 93 contient en germe toutes les améliorations que réclame la société ; nous ne voyons rien de plus philosophique ni de plus éminemment social que la déclaration des droits formulée par Robespierre ; mais l’application est encore à trouver ». 17 L’exposition au musée de l’Histoire vivante à Montreuil pouvait s’appuyer sur les résultats des rec ... 26Trouver l’application, voilà ce qui lie le journal à l’activité de la Propagande démocratique et sociale et s’inscrit dans le discours iconographique. Un exemple parmi d’autres pour dégager et actualiser les revendications révolutionnaires se trouve dans l’œuvre graphique de la citoyenne Marie-Cécile Goldsmid, née Raynal, qui admirait Armand Barbès et était liée au Club de la révolution17. À son époque, elle a été bien connue et estimée de la presse démocratique, son œuvre graphique y fut présentée et approuvée, mais aujourd’hui elle est oubliée et son œuvre méconnue. 27Pour aiguiser le regard sur le discours iconographique, j’esquisserai les thèmes et les compositions les plus fréquentes qui, se distinguant du discours d’avant juin, définissent l’iconographie des gravures du mouvement social, distribuées par la Propagande défense du suffrage universel dans l’intérêt des couches sociales nouvellement admises aux élections ; éducation politique de ces couches pour voter consciemment et en vue d’une république sociale ; orientation sur l’année électorale 1852 ; reprise de l’œuvre des révolutions de 1793 et de février 1848 avec leurs revendications ; la date de 1848 comme chiffre et programme politique de cette reprise des revendications ; fraternité, non pas entre les classes sociales pour surmonter l’antagonisme social de la société, mais fraternisation entre et fraternité des peuples opprimés luttant pour leur liberté et de l’armée avec le peuple ; république universelle au lieu de république une et indivisible de la France ; exégèse révolutionnaire des évangiles par exemple par Lamennais, Esquiros, Malardier en opposition à l’Église et au catholicisme du Vatican ; engagement politique pour l’amnistie des déportés. République démocratique et social sic.. Nul n’a droit au superflu tant que chacun n’a pas le nécessaire » Anonyme, vignette colorée pour une feuille volante, 9,5 x 8,5 cm Coll. Viesville, musée Carnavalet, Histoire PC 59 C. 18 Citée par Gabriel Mortillet dans La Politique et le Socialisme à la portée de tous brochure 2, cha ... 28Par ajout manuscrit, la vignette est datée de 1848. Est-ce la main d’un collectionneur pour classer la feuille ou de l’auteur pour y introduire le chiffre révolutionnaire comme programme politique ? La composition double de piques, de drapeaux rouges et de faisceaux indique deux républiques celle de 1792 et celle de l’avenir ; le triangle avec l’œil formule l’exigence que le peuple veille sur l’égalité sociale ; l’inscription reprend la formule de Robespierre le 2 décembre 1792 devant la Convention Nul ne peut avoir le superflu avant que tous n’aient le nécessaire18 ». Je cite Robespierre, parce que d’une actualité étonnante et d’une définition perspicace de la marchandise La première loi sociale est donc celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d’exister. […] Les aliments nécessaires à l’homme sont aussi sacrés que la vie elle-même. Tout ce qui est indispensable pour la conserver est une propriété commune à la société entière, il n’y a que l’excédent qui soit une propriété individuelle et qui soit abandonné à l’industrie des commerçants. Toute spéculation mercantile que je fais aux dépens de la vie de mon semblable n’est point un trafic, c’est un brigandage et un fratricide. » 19 On peut lire une analyse plus détaillée dans Republik im Exil voir note 14, p. 108-114. 29Il est donc fort probable que la vignette circulait au début de 1849 et exprimait le programme politique de la Propagande19. 30En avril 1849, Marie-Cécile Goldsmid se présente au public avec un portrait elle s’y met en scène comme femme artiste et citoyenne. Sous la devise Le règne des rois finit / Celui des peuples commence », elle s’engagera avec son crayon pour la Propagande et luttera pour la république démocratique et sociale. Portant une écharpe, un médaillon où figure Robert Blum, et soulignant son appartenance à une Galerie de la Montagne », elle défend comme citoyenne » le droit de vote des femmes. La Citoyenne Marie-Cécile Goldsmid 1848, république universelle démocratique et sociale. Le Pacte. Peuples formez une sainte alliance / Et donnez vous la main » Béranger. Feuille volante, lithographie coloriée en grand format 33 x 46,5 cm, lith. Frédéric Sorrieu, imp. Lemercier, Paris, publiée le 6 décembre 1848, distribuée par la Propagande démocratique et sociale, rue des Bons-Enfans,1. 31C’est avec cette planche que la citoyenne ouvre son cycle de quatre lithographies du 6 décembre 1848 au 29 novembre 1849 par lesquelles elle projette une utopie sociale le départ des peuples dans le présent pour réaliser une république démocratique et sociale 1848, république universelle démocratique et sociale et 1848, Le Jugement de Dieu, l’arrivée des peuples dans l’avenir à la république sociale réalisée 1848, Un marché sous la république universelle démocratique et sociale et 1848, anniversaire de la République universelle démocratique et sociale. Le cycle est donc d’une actualité indicative les États unis d’Europe arrivés à la république sociale. Chaque planche avait trouvé un écho d’admiration dans la presse démocratique du temps, comme La Réforme ou La Révolution démocratique et sociale et c’est la presse qui finalement résume 20 La Réforme, 7 décembre 1849 ; La Voix du peuple, n° 71, 10 décembre 1849, supplément. La première série des estampes démocratiques de la citoyenne Goldsmith vient d’être complétée par L’Anniversaire de la république universelle, ou le Triomphe. Ce tableau, riche de composition et d’une exécution parfaite, résume en quelque sorte les trois autres qui l’ont précédé. En effet, Le Jugement de Dieu [deuxième planche publiée le 15 février 1849, NDLR] annonce la chute de toutes les monarchies ; la République universelle figure l’union indissoluble de tous les peuples sous la bannière de la démocratie ; le Marché sous la république universelle constitue leur solidarité. Le Triomphe, qui clôt cette première série, en réunissant sur un même monument les noms des martyrs de la liberté, rappelle le pacte d’union qui doit exister entre le passé et l’avenir de la révolution. »20 21 Voir note 14, Republik im Exil, p. 21-27. Les quatre planches sont reproduites dans Lyman Tower Sar ... 32Sous le nom de Frédéric Sorrieu comme auteur, cette lithographie, la première du cycle dans les divers catalogues et publications d’aujourd’hui, séduisait les interprètes à y voir représenté le Printemps des peuples21. Mais le chiffre 1848 » signale une reprise de l’œuvre de la révolution, trahie par la Constituante à partir de mai 1848 les peuples, dans la mise en scène, honorent et célèbrent la statue de la République universelle démocratique et sociale, érigée sur un socle, tenant dans sa main le flambeau des lumières de la propagande, s’appuyant sur les tables des Droits de l’Homme posées sur une presse d’imprimerie Johannes Gutenberg. Avec cette allégorie, la citoyenne cite Anacharsis Cloots qui, dans son discours La république universelle ou adresse aux tyrannicides en 1792, annonçait C’est sur les débris de tous les trônes que nous bâtirons l’édifice de la république universelle ». Et en septembre 1792, Cloots honorait Gutenberg d’avoir grâce à l’invention de la presse rendu possible d’universaliser les Droits de l’Homme et ainsi d’avoir créé la base de la république universelle. 22 Analyse détaillée dans Republik im Exil voir note 14, p. 73-79. 33Dans l’image, l’allégorie est encore une statue, tenue tout en blanc. Tandis qu’avec la réalisation de la république universelle, elle devient la personnification d’une femme vivante vêtue de rouge, allégorie de la république sociale. Le départ des peuples pour y arriver se fait sous un ciel où résident les martyrs de la liberté femmes et hommes portant des plumes et Jésus le montagnard indiquant comme mission la fraternité des peuples opprimés. La feuille volante Jésus le montagnard anonyme, lith. Laugelot, imp. Juliani a circulé après Juin avec un texte de Lamennais Paroles d’un croyant, V, dans lequel les accusés et condamnés politiques sont défendus et protégés des préjugés de l’opinion publique22. Citoyenne Marie-Cécile Goldsmid Le suffrage universel. Avec lui, la Liberté, sans lui, l’Esclavage ». Dédié á Ledru-Rollin. 1850. Lithographie en couleur ou en deux teintes, lith. Sorrieu, imp. Lemercier, dépôt légal 2 mars 1850. 34Dans son numéro 157 du 8 mars 1850, le journal La Voix du peuple informe son public Les lithographies composées par la citoyenne Goldsmith étant suffisamment connues et appréciées de tous les démocrates, nous nous abstenons de tout éloge sur la nouvelle publication que nous avons le bonheur d’annoncer à nos lecteurs. Cette nouvelle série démocratique se composera de douze tableaux qui paraîtront successivement les 10 et 20 de chaque mois. La première, ayant pour titre Le suffrage universel, dédiée à Ledru-Rollin, est en vente à la Propagande, rue des Bons-Enfans, 1 ; à la librairie Phalanstérienne, quai Voltaire, et chez tous les marchands d’estampes. Prix, 75 cts. » 35La lecture d’aujourd’hui de cette lithographie, même dans des manuels scolaires, la présente comme une feuille commémorative pour honorer le suffrage universel et son initiateur Ledru-Rollin, en tant que ministre de l’Intérieur du gouvernement provisoire. Pourtant, l’allégorie de la République, vêtue de rouge, représente la république démocratique et sociale, connue du public par les 4 planches précédentes. Ici, elle n’est pas une statue, mais une femme vivante avec ses attributs flambeau, table des Droits de l’Homme, presse d’imprimerie. À son côté se trouve un travailleur des campagnes en blouse grise tenant une charrue. Ledru-Rollin, à l’arrière-plan, s’adossant à un arbre de la liberté, vit en exil depuis juin 1849. En tant que représentant du peuple, il avait appelé à manifester pour la liberté du peuple italien et la République romaine, en accusant le prince-président et son ministère d’avoir violé la Constitution. 36L’image met en scène deux groupes opposés le groupe de droite représente la majorité de la Législative, conduite par Thiers, Montalembert et Falloux ; le groupe à gauche représente les électeurs, auxquels s’adressent le comité démocratique-socialiste et la Propagande pour les élections complémentaires de fin mars 1850. Ce qui est mis en image par la citoyenne, c’est la majorité réactionnaire de la Législative en action contre les défenseurs de la république démocratique et sociale, mais aussi le suffrage universel en action contre la réaction politique de la Législative. Les électeurs qui se rassemblent à gauche arrivent par train de la gare de Strasbourg aujourd’hui gare de l’Est et par bateau à vapeur de toute la France. Le progrès technique est du côté de la république sociale et ses électeurs sont les couches sociales nouvellement admises aux élections par le suffrage universel la blouse grise, la blouse bleue, des militaires et des enseignants. 37Le sous-titre de la légende, Avec lui, la Liberté / Sans lui, l’Esclavage, fait allusion à une chanson de Béranger Leçon de lecture, 1827 Le savoir, c’est la liberté / l’ignorance, c’est l’esclavage » et souligne la signification d’une éducation politique comme condition d’un suffrage universel émancipateur. Par contre, au mois de mars 1850, la majorité réactionnaire de la Législative prépare dans l’Assemblée nationale des lois qui mettent l’enseignement primaire sous la tutelle de l’Église. Ainsi, à l’Assemblée nationale, Montalembert, du Parti de l’ordre, proclame une croisade contre le socialisme et choisit comme champ de bataille l’enseignement primaire 23 Auguste Vermorel, Les Hommes de 1851. Histoire de la présidence et du rétablissement de l’Empire, t ... La société est menacée par des conspirateurs de bas étage et par d’affreux petits rhéteurs. […] Qui donc défend l’ordre et la propriété dans nos campagnes ? Est-ce l’instituteur ? Non, c’est le curé. Je dis qu’aujourd’hui […] les prêtres […] représentent l’ordre, même pour ceux qui ne croient pas. […] Ils représentent à la fois l’ordre moral, l’ordre politique et l’ordre matériel. […] Il y a en France deux armées en présence. Elles sont chacune de 30 à 40 000 hommes ; c’est l’armée des instituteurs et l’armée des curés. […] À l’armée démoralisatrice et anarchique des instituteurs, il faut opposer l’armée du clergé. »23 24 Des 12 feuilles volantes, Le Suffrage universel 2 mars , Les Orphelins 28 mars, Profanation 3 ... 38Avec Le suffrage universel, la citoyenne ouvre la suite de 12 feuilles volantes avec lesquelles elle mène le combat contre l’alliance entre des républicains conservateurs et les monarchistes pour défendre une république universelle démocratique et sociale24. 39À partir d’octobre 1850, elle se trouve à la prison Saint-Lazare comme prisonnière politique. Le prétexte 1° Trouble à la paix publique par excitation au mépris des citoyens les uns contre les autres ; 2° Port d’armes prohibées ». Haut de page Notes 1 Exposition 1848 et l’espoir d’une république universelle, démocratique et sociale », musée de l’Histoire vivante, 31 bd Théophile-Sueur, Montreuil-sous-Bois 93, jusqu’au 30 décembre 2018. 2 Bulletin de la République, 16e livraison, ministère de l’Intérieur, 15 avril 1848. 3 George Sand, La Cause du peuple, no 3, 23 avril 1848. 4 Le Travail. Véritable organe des intérêts populaires, n° 1 du 28 mai, n° 2 du 30 mai et n° 4 du 1er juin 1848. 5 Les n° 1 à 10 du journal Le Travail sont réimprimés dans Les Révolutions du 19e siècle La Révolution démocratique et sociale, EDHIS, Paris 1984, vol. 1 à 10, ici vol. 8. Suzanne Wassermann, Les Clubs de Barbès et de Blanqui en 1848, Paris 1913, Genève, Mégariotis Reprints, 1978, p. 192-208, analyse les débats politiques du Club de la révolution. 6 L’affiche est reproduite dans Les Carnets de Joseph Mairet, ouvrier typographe, La Plaine-Saint- Denis, 1995, p. 372. 7 L’affiche est citée par le citoyen Cabet, Insurrection du 23 juin. Avec ses causes, son caractère et ses suites, expliquée par la marche et les fautes de la révolution du 24 février, Paris 1848, p. 12. 8 Ibid., p. 11. Ce caractère politique de l’insurrection est également souligné par Louis Ménard, Prologue d’une révolution. Février-juin 1848, présentation de Filippo Benfante et Maurizio Gribaudi, Paris, La Fabrique éditions, 2007, p. 218 ; et en 1880, l’affiche est encore mentionnée par le militant socialiste Victor Marouck, Juin 1848, réédité en 1998 par Les Amis de Spartacus, p. 48. 9 Des recherches seraient encore à faire sur la signification et le rôle que joue politiquement l’idée de république démocratique et sociale parmi les exilés et les accusés de Juin, condamnés par les tribunaux militaires à la déportation. Comme cri de ralliement et de confession politique, on le trouve chez Jean-Baptiste Dunaud, Journal de ma transportation, cahier manuscrit en préparation pour une édition par Véronique Fau-Vincenti ; ou encore chez François Pardigon, En guise de préface, V », dans Épisodes des journées de Juin 1848, présentation d’Alix Héricord, Paris, La Fabrique éditions, 2008, p. 71-89 ; et enfin chez Victor Marouck, Juin 1848, Éditions de la Librairie du Progrès, 1880, réédition par Les Amis de Spartacus, Paris, 1998, p. 80-118. 10 Gustave Lefrançais, Souvenirs d’un révolutionnaire, 1886, reprint 1972, p. 72. 11 Archives nationales, Emblèmes et insignes séditieux, février 1849-décembre 1850, BB181482A8381. 12 Voir note 3, p. 267. 13 L’accroissement du mouvement politique pour une république démocratique et sociale fut effectué entre autres par la série des banquets comme Banquet démocratique et social 12 octobre, Banquet de la république démocratique et sociale 17 octobre, Banquet démocratique et socialiste des écoles de Paris 3 décembre, Banquet pour l’anniversaire du 24 février 24 février 1849 ; par des journaux, comme les créations du journal de Charles Delescluse, La Révolution démocratique et sociale et de Proudhon, Le Peuple, journal de la république démocratique et sociale novembre 1848 ; par des associations comme La Solidarité républicaine. Association pour le développement des droits et des intérêts de la démocratie novembre 1848, l’Association pour la propagande démocratique et sociale novembre 1848 ; par les comités pour les élections comme le Comité électoral central des associations démocratiques pour les élections présidentielles ou le Comité démocratique-socialiste des élections pour la Législative. 14 Chantal Georgel, 1848. La République et l’Art vivant, Paris, Réunion des musées nationaux, 1998, p. 27-48, qui cite Le Journal des débats, 2 mai 1848, Ibid., ; Marie-Claude Chaudonneret, La Figure de la République. Le concours de 1848, Paris, Assemblée nationale, 1994 ; Raimund Rütten, Republik » et Francia/Marianne », deux articles dans Lexikon der Revolutions-Ikonographie in der europäischen Druckgraphik 1789–1889, herausgegeben von Rolf Reichardt, Münster, Verlag Rhema, 2017, Teilband III, p. 1650-1673, et Teilband II, p. 875-895. 15 Archives nationales, BB181481A8101 et BB181482A8381. 16 Rapport du ministère de l’Intérieur au ministère de la Justice, le 10 février 1849 Archives nationales, BB181472A6733 ; Rapport de police sur la propagande démocratique et sociale du 2 mars 1849 Archives de la préfecture de police, AA/432, feuilles 408-415, feuilles 422 et 433. 17 L’exposition au musée de l’Histoire vivante à Montreuil pouvait s’appuyer sur les résultats des recherches scientifiques de Raimund Rütten, Republik im Exil. Frankreich 1848 bis 1851 ; Marie-Cécile Goldsmid – Citoyenne und Künstlerin – im Kampf um eine République universelle démocratique et sociale », Georg Olms Verlag, Hildesheim/Zürich /New York, Dezember 2012. 18 Citée par Gabriel Mortillet dans La Politique et le Socialisme à la portée de tous brochure 2, chapitre 4 Bases de la politique, printemps 1849. 19 On peut lire une analyse plus détaillée dans Republik im Exil voir note 14, p. 108-114. 20 La Réforme, 7 décembre 1849 ; La Voix du peuple, n° 71, 10 décembre 1849, supplément. 21 Voir note 14, Republik im Exil, p. 21-27. Les quatre planches sont reproduites dans Lyman Tower Sargent et Roland Schaer dir., Utopie. La quête de la société idéale en Occident, Paris, BNF/Fayard, 2000. 22 Analyse détaillée dans Republik im Exil voir note 14, p. 73-79. 23 Auguste Vermorel, Les Hommes de 1851. Histoire de la présidence et du rétablissement de l’Empire, troisième édition, Paris, 1869, chapitre III La loi sur l’enseignement », p. 86-108. 24 Des 12 feuilles volantes, Le Suffrage universel 2 mars , Les Orphelins 28 mars, Profanation 3 avril, saisie, Le Sommeil du peuple 20 avril, La Fraternité 26 juin, La Liberté à la délivrance des peuples 25 septembre, 1852 24 novembre 1851 et L’Espérance 24 novembre 1851 sont analysées dans Republik im Exil…, op. cit., p. de page Table des illustrations Légende République démocratique et social sic.. Nul n’a droit au superflu tant que chacun n’a pas le nécessaire » Anonyme, vignette colorée pour une feuille volante, 9,5 x 8,5 cm Coll. Viesville, musée Carnavalet, Histoire PC 59 C. URL Fichier image/jpeg, 76k Légende La Citoyenne Marie-Cécile Goldsmid 1848, république universelle démocratique et sociale. Le Pacte. Peuples formez une sainte alliance / Et donnez vous la main » Béranger. Feuille volante, lithographie coloriée en grand format 33 x 46,5 cm, lith. Frédéric Sorrieu, imp. Lemercier, Paris, publiée le 6 décembre 1848, distribuée par la Propagande démocratique et sociale, rue des Bons-Enfans,1. URL Fichier image/jpeg, 192k Légende Citoyenne Marie-Cécile Goldsmid Le suffrage universel. Avec lui, la Liberté, sans lui, l’Esclavage ». Dédié á Ledru-Rollin. 1850. Lithographie en couleur ou en deux teintes, lith. Sorrieu, imp. Lemercier, dépôt légal 2 mars 1850. URL Fichier image/jpeg, 149k Haut de page Pour citer cet article Référence papier Raimund Rütten, À la recherche d’une république démocratique et sociale », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 139 2018, 153-166. Référence électronique Raimund Rütten, À la recherche d’une république démocratique et sociale », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [En ligne], 139 2018, mis en ligne le 01 septembre 2018, consulté le 17 août 2022. URL ; DOI de page Auteur Raimund Rütten Université Goethe de Frankfurt-am-Main, commissaire de l’exposition 1848 » au musée de l’Histoire vivante de MontreuilHaut de page
Ilétait une fois la révolution; Séances; Horaire des séances cinéma ; Horaire des séances cinéma : Il était une fois la révolution. Ce film n'est pas à l'affiche actuellement Titre VO : Giu la Testa. Un film . Genre : western - Durée : 2h30 - Année de production : 1971 . Date de sortie cinéma : 29 Mars 1972. Mexique, 1913. Un pilleur de diligences, Juan Miranda, et un Irlandais
jibay Freenaute Patient Messages 10 Enregistré le 22 octobre 2011, 1631 [résolu] Freebox player ne s'allume plus Bonjour, Nous nous sommes absentés 2 jours de notre domicile et en rentrant il ne nous a pas fallut bien longtemps pour remarquer que nous n'avions plus de TV. En effet, il n'y a plus rien d'allumer sur la façade ou même aileurs du Freebox player. Quant au Freebox serveur rien à signaler, internet fonctionne très bien. Même si nous n'avons touché à rien, nous avons vérifier les branchements du player mais rien ne semble anormal. Nous avons essayé de le débrancher rebrancher plusieurs fois, nous avons également essayer le bouton reset au dos mais rien y fait ! Rien ne s'affiche en façade sur le player et encore moins sur l'écran de la TV. Les CPL sont bien allumés et synchronisés. Que pouvons nous faire ? Nous avons déjà rencontré des problèmes similaires, soit le problème s'était résolu de lui même ??!, soit nous avions débranché rebranché plusieurs fois et tapotant le reset. Il nous est rare d'être embêté mais pour le coup, on ne sait plus rien faire. A croire que le player a rendu son dernier souffle pendant notre absence ! Avez vous déjà rencontré un problème similaire ? Freebox player complètement éteint, aucun affichage, aucune image, aucune réaction au branchement débranchement et au reset? Merci pour vos réponses, nous restons à votre disposition. Modifié en dernier par jibay le 13 février 2012, 0342, modifié 1 fois. jibay Freenaute Patient Messages 10 Enregistré le 22 octobre 2011, 1631 Re Freebox player ne s'allume plus Message par jibay » 13 février 2012, 0342 Problème résolu !! La solution.. - essayer 20x sans résultat un débranchement rebranchement - essayer 20x sans résultat un reset - dépression temporaire - créer un topic ici au bureau des pleures 4h plus tard - ré-essayer - admirer le player se remettre en route au 21eme débranchement rebranchement nad Messages 2 Enregistré le 28 avril 2012, 2126 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par nad » 28 avril 2012, 2129 Bonjour, Je rencontre le meme probleme. De retour de vacances, la freebox player ne s'allume plus, aucun voyant ne s'allume. J'ai reboote plusieurs fois, appuyer egalement sur le bouton reset, rien n'y fait. Que faut-il faire ? Merci pour votre aide. nad Messages 2 Enregistré le 28 avril 2012, 2126 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par nad » 29 avril 2012, 1453 jibay a écrit Il faut essayer des dizaines de fois de débrancher rebrancher. Voire essayer plus tard si cela n'a pas fonctionner... Alors en effet, ce matin j'ai debranche la freebox player uniquement 1 a 2 minutes> Apres l'avoir rebranche, elle s'est allumee. jibay Freenaute Patient Messages 10 Enregistré le 22 octobre 2011, 1631 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par jibay » 29 avril 2012, 1505 Nous sommes aussi régulièrement embeté, le player est eteind on le débranche la lumière s'allume une fraction de seconde et s'éteind. Nous faisons parfois 20x l'opération avant que ça ne reparte. Sans parler des bug d'affichage de l'heure depuis le changement d'heure d'été. Jeremy59250 Messages 2 Enregistré le 14 mai 2012, 2123 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par Jeremy59250 » 14 mai 2012, 2130 Bonjour à tous ! Ouf enfin des personnes qui ont le même problème que moi ! A chaque fois que nous nous absentons de quelques jours à plusieurs semaines, à notre retour, le freebox player est totalement éteint. Aucun voyant allumé Normalement le voyant est rouge lorsqu'il est éteint. Et là, c'est le drame... On commence la galère du débranchement rebranchement... D'habitude ça fonctionne au bout d'une cinquantaine d'essais mais depuis hier impossible de démarrer le player. Dès que je rebranche il passe par le voyant rouge une demie seconde puis voyant rose une autre demie seconde puis plus rien... Je désespère, je déprime... Mais que fait l'assistance Free !!! Au passage, je reviens de Turquie ou le roaming chez Free mobile n'est pas en service ! Sympa... Une semaine sans réseau ! jibay Freenaute Patient Messages 10 Enregistré le 22 octobre 2011, 1631 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par jibay » 14 mai 2012, 2145 Pour nous c'est pareil, dès que nous nous absentons même 1 jours.. Player hs ! Au début je le débranche et rebranche très rapidement puis dès que ça se rallume une fraction de seconde j'essaye de laisser un laps de temps un peu plus long entre de rebranchement genre 1 seconde. Et ça revient... ditche Messages 1 Enregistré le 11 janvier 2013, 2216 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par ditche » 11 janvier 2013, 2218 Bonjour, Apparemment la solution serait de brancher les 2 freeplugs sur la même prise jusqu'à leur synchronisation certainement en raison du principe du courant porteur utilisé. Bon courage jibay Freenaute Patient Messages 10 Enregistré le 22 octobre 2011, 1631 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par jibay » 12 janvier 2013, 1706 Nous avons fait échanger le player, problème résolue pour nous. Vers la fin avec l'ancien, chaque nuit il plantait et plantait même parfois 1h après l'avoir éteint et il était devenu très difficile de le rallumer cpo68 Messages 1 Enregistré le 08 février 2013, 1336 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par cpo68 » 08 février 2013, 1342 j'ai aussi le même soucis, tous les 15 jours à 3 semaines, le freebox player ne s'allume pas, aucun voyant, et même en débranchant et rebranchant plusieurs fois, il ne se passe rien. Puis le lendemain, ça remarche miraculeusement tout seul jusqu'à présent. Je trouve que l'abonnement est cher payé, pour un service intermittent, j'ai déjà du échanger les 2 boxes une fois, je suis vraiment déçue, il n'y a que des soucis avec ce produit, on ne peut jamais être tranquille. Et trouver une info à ce sujet sur le site d’assistance est un vrai calvaire. jibay Freenaute Patient Messages 10 Enregistré le 22 octobre 2011, 1631 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par jibay » 08 février 2013, 2254 Je ne peux que te conseiller de réclamer un échange, nous ne sommes plus embêté à présent ! Mis à part ce défaut qui aurait pu être vite réparé si nous les avions contacté plus rapidement, nous n'avons rien à reprocher au service internet. 19mega, c'est impeccable ! Pour la TV principale c'est impeccable également par contre on a pris l'option Tv supplémentaire, on a pris le player à 5€. Soit la wifi a dû mal à passer, soit c'est une daube cette option Tv. L'image saute beaucoup ou se fige, il semble manquer de débit. C'est à chier. marie34 Messages 2 Enregistré le 14 novembre 2013, 1812 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par marie34 » 14 novembre 2013, 1819 Bonjour, mon player fonctionne très mal dès que je m'absente une journée ou plus, il ne s'allume pas, aucun voyant ne fonctionne. Je dois l'éteindre, le rallumer, pendant ….. très très longtemps, aujourd'hui une cinquantaine de fois avant que enfin le voyant rouge apparaisse. Je viens de contacter Free et voici la conversation que j'ai eue ci-après. C'est incroyable. [18h00] Assistance c'est quoi le souci exactement sur votre boitier Player ? [18h01] Moi dès que je m'absente au moins une journée, je n'arrive plus à le rallumer aucune lumière n'est allumée, les voyants rouge ou bleu sont éteint. Je rallume, j'éteinds, le reboot, ??.. une cinquantaine de fois avant que le voyant rouge enfin se rallume …….. [18h04] Assistance Je viens de vérifier votre boitier player [18h04] Assistance il est allumé [18h04] Moi oui j'ai réussi enfin à le rallumer il y a une dizaine de minutes [18h05] Moi mais demain j'aurai à nouveau ce problème. Car cela fait quelques mois que cela dure [18h05] Assistance Nous ne pouvons pas faire un échange pour un matériel qui fonctionne …….. [18h06] Assistance Nous ne pouvons pas prévoir une défaillance …….. [18h09] Assistance car le Player est opérationnel [18h10] Moi il faut donc manipuler le player pendant une heure ou deux. C'est normal pour FREE. Très intéressant. Je ne manquerais pas de faire la publicité de votre Freebox révolution. ?. BRAVO serinity63 Messages 8 Enregistré le 10 novembre 2013, 2139 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par serinity63 » 15 novembre 2013, 0932 ce genre de réponse de la hotline donne presque envie de connecté accidentellement le boiter TV sur un transfo 24V... oups nous ne pouvions pas prévoir une défaillance... bon plus sérieusement, il semblerait que le fait de configuré le délai d'inactivité avant extinction automatique sur désactiver dans system->gestion de l'énergie limite voir même empêche les plantages du boitier personnellement j'ai activé ceci depuis seulement journée et le boitier n'a pas encore planté, je verrais dans les jours qui viennent si ça fonctionne réellement. simon007 Messages 1 Enregistré le 15 novembre 2013, 1024 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par simon007 » 15 novembre 2013, 1027 j'ai également le même problème que vosu décrivez depuis, cad ma freebox player s'allume 1/2 sec rouge puis rose, et se réteint, j'ai branché rebranché une dix fois, le player ne se lance pas ! faut il réiterer cette manoeuvre 20 30 fois, echanger les plugs, Essayer d'appeler free, service encombré !!!! salmé Hotliner Free Officiel Certifié Messages 10995 Enregistré le 11 janvier 2011, 1601 Freenaute En Migration Connexion ADSL Commande 12 déc. 2016 Expédition 03 août 2018 Re [résolu] Freebox player ne s'allume plus Message par salmé » 15 novembre 2013, 1258 Bonjour je vous invite à me contacter, en me communiquant vos identifiant FREE, afin d'accéder à vos dossiers Merci Equipe FREE Retourner vers Le boitier TV » Aller à Player Apple TV 4K & interface OQEE Freebox Pop ↳ [Abonnement ou Migration] Freebox Pop ↳ Serveur Freebox Pop ↳ Player Freebox Pop & Interface OQEE ↳ Répéteur WiFi Freebox Pop Freebox Delta ↳ [Abonnement] Souscription ou Migration Freebox Delta ↳ [Migrations ADSL] Discussions par date ↳ [Matériel] Le boitier Server Freebox Delta ↳ [Matériel] Le boitier Player Free Devialet ↳ [Matériel] Les télécommandes Freebox Delta ↳ [Services] Freebox TV, Netflix, Replay, TV by Canal, MyCanal ↳ [Services] Domotique Pack Sécurité, Somfy, Philips Hue ↳ [Services] Assistants vocaux Amazon Alexa et OK Freebox ↳ [Services] Cafeyn, Deezer, Youtube, Qobuz, Spotify... 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Les articles les plus lus Journal — Allemagne l’adieu au pacifisme Journal — À travers l’Afghanistan, sous les talibans Recommandés par nos abonnées À la Une de Mediapart Journal — Écologie Incendies en Gironde C’est loin d’être fini » Dans le sud de la Gironde, le deuxième méga-feu de cet été caniculaire est fixé mais pas éteint. Habitants évacués, élus et pompiers, qui craignent une nouvelle réplique, pointent du doigt les pyromanes avant le dérèglement climatique, qui a pourtant transformé la forêt des Landes en grille-pain ». Journal Été de tous les désastres le gouvernement rate l’épreuve du feu Le début du second quinquennat Macron n’aura même pas fait illusion sur ses intentions écologiques. Depuis le début de cet été catastrophique – canicules, feux, sécheresse –, les ministres s’en tiennent à des déclarations superficielles, évitant de s’attaquer aux causes premières des dérèglements climatiques et de l’assèchement des sols. par Mickaël Correia et Amélie Poinssot Journal Des avocates et journalistes proches de Julian Asssange poursuivent la CIA Deux journalistes et deux avocates américains ont déposé plainte contre l'agence de renseignements américaine et son ancien directeur, Michael Pompeo. Ils font partie des multiples proches du fondateur de WikiLeaks lui ayant rendu visite dans son refuge de l’ambassade équatorienne de Londres alors qu’il était la cible d’une vaste opération d’espionnage. La sélection du Club Billet de blog Quand la langue nous fait défaut Les mots ne sont plus porteurs de sens, ils ne servent qu'à indiquer ce que l'on doit penser et ce qu'il est interdit de penser. La réaction du gouvernement français aux bombardements de Gaza le démontre une fois de plus. Billet de blog De Kaboul à Kyiv femmes déchues de leur citoyenneté [Rediffusion] Rien en apparence semble lier le sort des femmes afghanes à celui de leurs contemporaines ukrainiennes si ce n’est déjà la dure expérience d’une guerre sans fin. A travers leur corps de femme, peu importe leur âge, elles subissent une guerre menée contre leur statut durement gagné en tant que citoyennes ayant des droits, au nom d’une violence patriarcale que l’on espérait révolue. Billet de blog Russie, une guerre criminelle, une opinion complice ? Une analyse du sociologue russe Lev Goudkov, qui démonte les leviers de la propagande du pouvoir russe et y voit l'explication du soutien passif, mais majoritaire apporté par la population russe à l'intervention militaire en Ukraine. Il ne cessera, selon lui, qu'avec un choc qui lui fasse prendre conscience des causes et des conséquences de la guerre, processus qui n'est pas encore engagé.

Aprèsune permission de l’armée américaine, Lafayette rentra de France à nouveau le 11 mars 1780, cette fois-ci à bord d’un navire de la marine française—l'Hermione. Lafayette était porteur de bonnes nouvelles : l’envoi par Louis XVI de six navires de ligne et six mille fantassins sous le commandement du Comte de Rochambeau afin de soutenir la cause américaine.

Texte Notes Texte intégral 1 Bernard Bodinier et Éric Teyssier, L’événement le plus important de la Révolution. La vente des bi ... 2 Joseph Goy, Transmission successorale et paysannerie pendant la Révolution française un grand ... 3 Gérard Béaur, Foncier et crédit dans les sociétés préindustrielles des liens solides ou des ch ... 1Quoi de plus naturel que de parler de propriété lorsqu’on entend revenir sur les dynamiques économiques de la Révolution ? La Révolution n’entendait-elle pas exalter, unifier et garantir le droit de propriété ? Quoique renvoyé à l’article 17 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, ce droit n’avait-il pas été érigé en droit inviolable et sacré ? Le Code civil ne paracheva-t-il pas l’application de ce principe universel ? La Révolution n’est-elle pas censée avoir promu un droit de propriété absolu, destiné à se substituer aux superpositions de droit qui caractérisaient le système de la propriété sous l’Ancien Régime ? Et ce n’est pas tout. En matière de propriété, l’œuvre de la Révolution ne se limita pas à une telle remise à plat des droits des propriétaires. Les ventes de biens nationaux redistribuèrent en partie les propriétés foncières et les biens immobiliers avec l’impact que l’on connaît, grâce à la longue suite de travaux qui aboutit finalement à la synthèse, que nous qualifierions de définitive, de Bernard Bodinier et Éric Teyssier1. La portée de cette opération fut telle que la mise en vente de ces propriétés figure ainsi comme l’événement le plus important de la Révolution ». La Révolution s’attaqua aussi aux questions de dévolution de propriété, via l’héritage, avec des réformes successives dont le point d’aboutissement fut le fameux Code civil qui fixa pour longtemps – et au-delà de la France – les principes qui guident en particulier le régime de la propriété et des successions2. Elle réussit également à mettre sur pied un système d’enregistrement hypothécaire qui obligeait les vendeurs à purger les créances qui pesaient sur leurs biens et à transmettre ainsi ces derniers en offrant toute garantie à l’acquéreur, contrairement à ce qui se pratiquait sous l’Ancien Régime3. Elle réforma le système du droit d’enregistrement, notamment en imposant les héritages en ligne directe, en redéfinissant les modalités de prise en compte des mutations de propriété, et en s’inspirant, il est vrai, des principes qui guidaient ces formalités sous la monarchie. Elle s’attela à la confection d’un cadastre parcellaire censé couvrir l’ensemble du territoire français. Elle régula le système de l’expropriation et inscrivit dans le marbre le principe de l’utilité publique… 2Pour rendre compte de cette œuvre protéiforme, il aurait fallu un colloque entier. Dès lors, les organisateurs ont sagement choisi de ne pas couvrir l’ensemble du champ des réformes et ruptures introduites par la Révolution et l’Empire. Ils ont ainsi pris pour cibles quatre angles d’approche, en sachant qu’il y en avait d’autres. 3Le cadastre de l’an XI, sur lequel porte la contribution de Julien Vincent, n’est certainement pas le plus connu, mais c’est à coup sûr l’un des plus décriés, et cela sans doute parce que, globalement, il échoua. À sa décharge, il fut loin d’être le seul. Quoi qu’il en soit, dans le cadre du grand chambardement foncier et fiscal décrété par les révolutionnaires, la construction de ce cadastre s’imposait. Non pas, comme le cadastre parcellaire, pour régler la question des conflits de bornage entre les propriétaires, ou pour conférer une légitimité quelconque sur la possession d’une parcelle, mais avec un objectif essentiellement fiscal. Le besoin était d’autant plus criant que l’impôt, tel qu’il avait été défini par la Constituante, était essentiellement fondé sur la propriété à travers la contribution foncière. Il s’agissait d’asseoir l’imposition équitablement sur les propriétaires pour la rendre plus acceptable. 4 Michel Vovelle, Propriété et exploitation dans quelques communes beauceronnes de la fin du xviii... 5 Florence Bourillon et Nadine Vivier dir., La mesure cadastrale. Estimer la valeur du foncier, Re ... 6 Il est vrai assorti de la liste des propriétaires avec leurs déclarations de parcelles. 7 Mireille Touzery, L’invention de l’impôt sur le revenu. La taille tarifée, 1715-1789, Paris, Comit ... 4Dès 1791, on avait tenté de dresser des matrices et certaines communes s’y attelèrent effectivement. Nous en avons encore la trace, et Michel Vovelle les avait étudiées autrefois en Beauce4. Cependant, écartons d’emblée l’idée que cette création avait quoi que ce soit d’original. Certains États avaient en effet dressé un tel cadastre depuis belle lurette, à savoir les États italiens Milan par exemple, et plus largement les pays placés sous la domination des Habsbourg ou, plus près de nous, le Piémont – donc la Savoie –, de même que l’Espagne le fameux cadastre d’Ensenada ou encore la Bavière5. Il s’agissait généralement de cadastres parcellaires. Or, ici, c’est d’un cadastre par masses de cultures6 dont il était question. Mais, une fois encore, ce choix ne relevait en aucune façon d’une démarche originale. Le cadastre de Bertier de Sauvigny étudié par Mireille Touzery7 avait un caractère expérimental à l’échelle de la généralité de Paris et il reposait sur le même principe. 8 Robert Schnerb, La péréquation fiscale de l’Assemblée constituante, 1790-1791, Clermont-Ferrand, I ... 5Faute d’un cadastre général qui aurait permis de taxer équitablement tous les propriétaires à l’échelle nationale, le cadastre de l’an XI se positionnait au niveau local. On avait renoncé, en effet, à ce cadastre général, impossible à construire à brève échéance. Compte tenu de l’urgence, on avait assis la taxe foncière sur un bricolage hardi effectué à partir des impositions d’Ancie Régime. Ce procédé, assez fruste au demeurant, avait abouti à des inégalités criantes entre les départements, comme l’a montré Robert Schnerb8, et laissait en outre de côté le problème de la ventilation de la contribution au niveau de la commune. 6La décision de privilégier la répartition par masses de cultures et de tenter une péréquation sur cette base assortie des déclarations des intéressés s’imposa pour deux raisons d’une part parce qu’elle était moins difficile à mettre en œuvre et moins coûteuse, d’autre part car elle était sans doute moins irritante pour les propriétaires, déjà d’emblée braqués contre l’intrusion des arpenteurs, soupçonnés à juste titre d’avoir des arrière-pensées fiscales. Telle qu’elle fut conçue, elle marqua donc une avancée dans l’élaboration d’un cadastre parcellaire, bien qu’elle achoppât sur les réticences, atermoiements et oppositions des contribuables. 9 Lionel Latty, La loi du 21 avril 1810 et le Conseil général des mines avant 1866. Les procès-ver ... 7Le questionnement auquel procède Thomas Le Roux sur le droit minier revient sur la loi de 1810, qui définit durablement les règles établies en plusieurs temps par la Révolution en ce qui concerne précisément le régime juridique et l’exploitation des mines. Au nom de l’efficacité, cette loi tranchait en faveur de concessions consenties par l’État à des sociétés jugées les mieux à même de mettre en valeur les mines. Elle accordait la propriété perpétuelle du tréfonds à ces cessionnaires, y compris le droit de le transmettre, avec la bénédiction de l’État et sous son contrôle9. Quatre observations peuvent être faites. 8Premièrement, cette loi reprenait – et systématisait, d’une certaine manière – les dispositions établies dans le cadre de la loi de 1744, qui se situait elle-même clairement dans le prolongement de maintes décisions prises antérieurement par la monarchie. L’Ancien Régime s’était, en effet, déjà emparé de cette question, passant outre les droits des propriétaires fonciers sur leurs biens, et pour la même raison une mise en exploitation plus efficace, avec des moyens techniques et financiers suffisants, qui ne se bornerait pas à une exploitation superficielle et extensive, telle qu’elle était pratiquée ordinairement par les propriétaires du fonds. 10 Marcel Rouff, Les mines de charbon en France au xviiie siècle, 1744-1791. Étude d’histoire économi ... 9Deuxièmement, cette loi promulguée sous l’Empire permettait de rompre en partie avec les dispositions prises par la Constituante10. Au terme de vingt années d’atermoiements et de quatre années de débats, le texte arbitrait, à tout prendre, à rebours de la loi de 1791 qui entendait ménager le droit de propriété des détenteurs du fonds et concilier ce droit avec la souveraineté de la nation. En accordant la libre disposition des mines à l’État, devenu propriétaire de fait, elle s’inscrivait largement en contradiction avec le droit de propriété absolu proclamé par la Déclaration des droits que les propriétaires du fonds étaient censés détenir sur la chose. 10La troisième remarque part du constat que non seulement l’État procédait au dédoublement de la propriété du sol et du sous-sol, mais s’arrogeait également le droit de concéder la mine pour une durée illimitée à des sociétés concessionnaires, qui en devenaient ainsi des quasi-propriétaires, au lieu de détenir, comme sous l’Ancien Régime, ce qui s’apparentait à un simple bail à long terme. À partir du moment où l’État octroyait un droit perpétuel et transmissible sur les mines tout en percevant une redevance et où il gardait un droit de regard sur leur gestion à travers le Conseil général des mines, on peut admettre que tout se passait comme s’il conservait la propriété éminente du sous-sol. 11La quatrième remarque découle de ce constat. En distinguant trois formes de propriété sur le même bien le sol, le sous-sol et la mine elle-même, on pourrait dire que la loi de 1810 représentait une entorse aux principes de 1789, résolument réfractaires à l’égard de toute superposition de droits. En fait, le régime ainsi instauré était le fruit d’un compromis laborieux destiné à permettre à l’État d’exercer ses droits régaliens et de promouvoir une meilleure exploitation. La concession était ainsi une forme d’emphytéose, ce qui ne contrevenait en rien aux principes érigés par les révolutionnaires. Ceux-ci n’avaient jamais remis en cause ce type de contrat, si l’on met entre parenthèses le fait que les Constituants avaient banni l’idée même de perpétuité. On comprend que la nouvelle loi se situait cependant dans la continuité de celle qui avait été votée un mois plus tôt sur le principe de l’expropriation, pour des raisons qui tenaient à l’utilité publique, et qui ménageait la possibilité de déchoir les sociétés des droits qui leur avaient été accordés. 12Hannah Callaway revient sur les comportements des propriétaires pris dans la tourmente d’événements singuliers et qui se retrouvèrent souvent en position de vendeurs involontaires, en raison des confiscations prononcées à la suite de leur émigration, voire sans avoir émigré. Les stratégies des familles parisiennes confrontées à de telles mesures sont ainsi scrutées à la loupe à partir de deux cas particuliers. Nous voudrions ici rappeler le contexte dans lequel s’inscrivent ces situations individuelles particulièrement compliquées. 11 G. Béaur, Révolution et transmission de la propriété le marché foncier ordinaire Lizy-sur-Our ... 12 Jean Sentou, La fortune immobilière des Toulousains et la Révolution française, Paris, Bibliothèqu ... 13Il faut d’emblée rappeler que le marché généré par les ventes de biens nationaux, a fortiori celles de seconde origine, ne constitue qu’une partie fort minoritaire de l’activité foncière et immobilière. Ce que nous avons appelé le marché ordinaire11 » continue en effet d’accaparer une bonne partie des mouvements de propriété, comme l’avait montré autrefois Jean Sentou pour Toulouse12. Ceci ne signifie nullement que ce marché extraordinaire n’ait pas eu d’importance, surtout en ville, ni que la remise en circulation forcée de biens qui circulaient plutôt lentement n’ait pas changé la donne. 13 G. Béaur, L’immobilier et la Révolution. Marché de la pierre et mutations urbaines 1770-1810, Pa ... 14En premier lieu, la localisation privilégiée des terrains des institutions religieuses et des hôtels aristocratiques en faisait des enjeux cruciaux sur le plan de l’urbanisme. Le cas de Saint-Étienne est exemplaire, tant la ville était corsetée et entravée jusque-là dans son développement par les biens considérables des communautés ecclésiastiques avant que leur mise en vente ne libère des espaces constructibles13. 14 Ibid. 15En second lieu, si l’orientation du marché immobilier n’est pas réellement connue pour Paris, elle l’est en revanche davantage pour Aix-en-Provence, voire pour La Rochelle14. Ce qui est certain, c’est que le départ des grandes familles, ici les parlementaires aixois, a tué le marché. Le prix des immeubles s’est effondré par cet afflux de biens sans doute négociés au plus mal, mal entretenus pendant ces années et privés des acheteurs potentiels capables d’offrir des sommes élevées pour les acquérir. Privées de ce capital, les grandes familles parisiennes ont dû faire face – aussi bien celles qui mettaient en location des habitations que celles qui possédaient des terres, surtout, puisque l’une de leurs principales sources de revenus avait disparu. Et cela, même si l’on peut se dire, cyniquement, que celles qui disposaient d’un hôtel particulier perdirent une source de dépenses ! C’est précisément les dispositifs mis en place, non seulement pour éviter la confiscation mais aussi pour reconvertir leurs capitaux lorsqu’ils parvenaient à vendre avant l’émigration, voire une fois émigrés, qui sont au cœur de cette communication. 15 Ibid. 16On sait que l’utilisation des prête-noms, les donations, les ventes fictives et les dettes fictives ont été monnaie courante pour préserver le patrimoine. Si nous ne savons cependant rien des prix pratiqués ni des acquéreurs, qui seraient sans doute les uns et les autres accessibles dans les actes civils publics, il est toutefois probable que la valeur des immeubles a plongé, et cela pour deux raisons. D’une part, on peut supposer que, à l’instar des familles juives contraintes de s’enfuir dans la France occupée, elles ont probablement négocié au plus juste l’aliénation de leurs propriétés, quand elles ont pu se désengager. D’autre part, beaucoup d’acheteurs potentiels n’étaient plus en capacité de négocier l’acquisition au même prix que précédemment. Le départ des représentants des grandes familles a tari les sources de revenus de la plupart des habitants, à commencer par tous ces fournisseurs étudiés par Natacha Coquery, qui vivaient plutôt bien dans leurs boutiques grâce au train de vie parfois exubérant de l’aristocratie. Ce n’est pas un hasard si Aix a perdu le quart de ses habitants, alors que la plupart de ces partants n’étaient pas des émigrés15. 16 G. Béaur, La noblesse et l’immobilier le cas d’Aix-en-Provence entre 1770 et 1810 », dans Clau ... 17Que pouvait faire de son argent cette population aisée lorsqu’elle échappait à la confiscation pure et simple et se résolvait à vendre ? Soit – cas rare – réinvestir dans d’autres propriétés, soit mobiliser le capital pour d’autres formes de placements ou pour s’en servir afin de faire face aux dépenses courantes. Ainsi se poursuivait un processus, largement amorcé à la fin de l’Ancien Régime, à la fois de désengagement subi pour maintenir un train de vie dispendieux générateur d’endettement et de lente mais inexorable reconversion des fortunes immobilières vers d’autres investissements16. 17 André Lespagnol, Messieurs de Saint-Malo. Une élite négociante au temps de Louis XIV, Rennes, PUR, ... 18 G. Béaur, Révolution et redistribution des richesses dans les campagnes mythe ou réalité ? », ... 18C’est du côté de la bourgeoisie marchande des ports bretons et de leurs stratégies d’acquisitions foncières et immobilières que nous entraîne Karine Audran. On sait que les familles négociantes, à Nantes rue de la Fosse, à Bordeaux, à Saint-Malo comme à La Rochelle17, faisaient construire ou achetaient de belles demeures ou des hôtels particuliers au cœur de leur ville, et qu’ainsi, par ricochet, transitaient sur le marché des habitations somptueuses qui leur étaient destinées. Pas à tous, loin de là, en effet. Certaines propriétés étaient encore hors de portée de beaucoup de marchands, même les plus aisés, car il n’y avait pas de commune mesure entre le niveau de fortune de la plupart d’entre eux et celui que pouvaient afficher les membres des grandes fortunes aristocratiques. Seuls les plus opulents des armateurs pouvaient s’en approcher alors qu’ils glissaient doucement vers l’anoblissement. Or, ces propriétés inaccessibles étaient précisément offertes désormais à la convoitise de cette bourgeoisie, à des conditions généralement avantageuses, de surcroît, surtout pour les biens de seconde origine ; les acquéreurs pouvaient dès lors profiter également du déséquilibre né de cet afflux de biens sur le marché. Ces propriétés étaient d’autant plus attrayantes que le paiement comptant comme le solde réglable à crédit devaient avoir lieu en assignats destinés à se déprécier18. 19 Gilles Postel-Vinay, La Terre et l’argent. L’agriculture et le crédit en France du xviiie au début ... 19En compensation, il est vrai, la crise du commerce maritime pénalisait terriblement le monde de la marchandise et devait inciter les acteurs à reconvertir leurs avoirs vers des placements plus rémunérateurs et moins risqués. Mais lesquels ? La fourniture aux armées pour ceux qui le pouvaient ? Les prêts d’État, même si le gouvernement impécunieux n’encourageait guère à aller dans ce sens ? Le crédit rentier, mais l’on sait que le crédit était grippé par l’inflation19 ? L’investissement dans le secteur productif, ou une réorientation de leurs circuits commerciaux ? Certes, un peu tout cela, mais, dans ce contexte troublé, l’investissement foncier et immobilier n’était-il pas le plus facile ou le mieux garanti ? 20Ce choix représentait-il quelque chose de nouveau ? Sans doute pas. Avoir un hôtel particulier bien en vue pour un armateur, exhiber une demeure confortable pour un simple marchand était à tout prendre une obligation pour asseoir sa réputation, donc son crédit, et affirmer sa position sociale. Posséder de la terre était également socialement et stratégiquement utile. Il y avait ainsi complémentarité entre les placements immobiliers – à dire vrai plutôt fonciers – et les investissements marchands. La Révolution changea-t-elle la donne ? Nullement. Les marchands rochelais aussi bien que les marchands et armateurs malouins, brestois ou lorientais achetaient des biens-fonds et des immeubles avant la Révolution, comme ils en achetaient pendant ; ils profitaient simplement des opportunités offertes par le marché des biens confisqués. 20 Jean-Marc Moriceau et G. Postel-Vinay, Ferme, entreprise, famille. Grande exploitation et changeme ... 21Cette pression accrue doit être examinée de plus près. D’une part, la décision de se porter sur le marché que nous qualifierions d’ extraordinaire » devait contribuer à siphonner le marché ordinaire, sur lequel les biens se négociaient au prix fort et généralement en monnaie sonnante et trébuchante. Ce constat reste valide, même si la circulation des biens-fonds restait intense avec des prix en berne, en raison de l’abondance de l’offre et de l’affaissement de la demande provoquée par la chute des revenus. D’autre part, il faut bien distinguer deux temps. Alors que les ventes de seconde origine figuraient comme des spéculations faciles pour les raisons qu’on a identifiées précédemment, celles de première origine étaient plus aléatoires ; nul ne pouvait prévoir que la monnaie papier allait s’effondrer, surtout à cette vitesse-là. Ce n’est qu’à partir de l’an III que tout devint clair. Or, investir de telles sommes à crédit avec des mensualités considérables pouvait constituer un pari. Il faut se remémorer les affres de Chartier se lançant dans l’achat de sa ferme du Plessis-Gassot, avec un gros crédit, alors qu’il ignorait qu’il ne paierait finalement presque rien20. Nous connaissons la fin de l’histoire, au contraire des acquéreurs de biens nationaux. 22Une question reste toutefois difficile à résoudre. L’achat des biens nationaux était-il un acte militant, un acte d’adhésion à la Révolution ? Il était aussi l’œuvre d’hommes d’affaires qui raisonnaient en fonction du profit à attendre, et que la crise du commerce atlantique avait, par ailleurs, peu de chances de transformer en thuriféraires de la Révolution. 23Terminons par quelques mises en garde, issues tant des constats effectués précédemment que du contenu des communications, et qui ont pour vertu de nous garder de quelques interprétations abusives. 241. Si le principe du droit de propriété absolu est bien issu de la Révolution, il s’en faut de beaucoup que cette propriété soit réellement, parfaitement » parfaite, plus même que sous l’Ancien Régime. Au lieu de payer des droits aux seigneurs, les propriétaires payaient des impôts à l’État ; au lieu d’être taxés par le même seigneur lors des mutations qu’ils réalisaient, ils l’étaient par l’administration de l’enregistrement ; au lieu de risquer le retrait féodal, ils risquaient maintenant l’expropriation. Ce prétendu droit absolu concédé aux propriétaires entrait en conflit avec le souci de l’efficacité et avec le pouvoir régalien. Les mines restaient des réalités économiques trop importantes pour être abandonnées aux initiatives des propriétaires du sol. Il fallait donc se résoudre à faire ce qui constitue, à tout prendre, une entorse au droit de propriété, donc s’approprier le sous-sol et le concéder en bail à longue durée aux entreprises minières. 252. Si les dispositions prises à l’égard des propriétés ecclésiastiques découlaient de la situation financière délicate dans laquelle se trouvait la monarchie, celles relatives aux biens de seconde origine résultèrent des mesures prises à l’égard de ceux qui étaient considérés comme des ennemis de la nation et qui, à ce titre, se trouvaient déchus de leurs propriétés. En retour, si la politique de confiscation des biens de première origine engendra à la fois la rupture avec Rome, la scission du clergé et l’hostilité durable d’une bonne partie des catholiques, la politique de confiscation des biens de deuxième origine provoqua quant à elle des manœuvres d’évitement et des arbitrages de la part des familles concernées. Les redistributions foncières et immobilières qui en résultèrent affectèrent donc profondément le jeu des acteurs, et ces remous furent accentués par l’ingérence d’un accident qui a peu à voir avec la Révolution au sens strict l’inflation galopante, accentuée par l’état de guerre. Si nous pouvons opérer des constats quant aux effets que certaines politiques ou certains événements ont pu avoir sur la situation des acteurs, il faut se débarrasser de la tentation de l’anachronisme et bien comprendre que si nous connaissons rétrospectivement ce qui s’est passé, il n’en était rien pour les contemporains. La chute de l’assignat n’était pas inscrite dans les astres et obligea les acteurs à faire des paris ou les incita à profiter d’une aubaine. 263. Si la Révolution modifia largement les conditions et les occasions d’accès à la propriété, il serait erroné de croire ce que les révolutionnaires ont tenté de nous faire admettre, à savoir qu’ils avaient fait table rase du passé et radicalement innové. On a vu que de nombreuses mesures trouvaient leur origine dans les décisions prises par l’Ancien Régime, que ce soit le droit minier ou le cadastre, tandis que des stratégies s’inscrivaient dans la continuité de celles en vigueur avant la Révolution. L’investissement foncier et immobilier constituait l’une d’elles et l’appétit de terres et d’immeubles urbains qu’il révélait traversa intact la Révolution, même chez ceux que l’on aurait tendance à considérer comme des capitalistes purs – les marchands, négociants et armateurs des ports, par exemple. 274. Si la Révolution est traditionnellement conçue comme un bloc, encore faudrait-il prendre en compte les scansions de cette histoire qui n’est nullement linéaire, et décider si nous considérons la période révolutionnaire au sens strict ou s’il convient d’englober également l’Empire qui, à certains égards, prolongea ou contraria l’œuvre de la Révolution. Le choix du cadre chronologique de référence a en effet des conséquences immédiates. La loi sur les mines de 1810, votée donc sous l’Empire, était ainsi en contradiction avec les règles formulées par la loi de 1791. Si elle en reprenait, certes, une partie des termes, elle se plaçait en contrepartie clairement dans le prolongement des décisions prises par la monarchie. De la même manière, l’initiative qui fut prise de confectionner un cadastre reprenait le projet esquissé en 1791, mais dans des termes proches de ceux adoptés par l’Ancien Régime finissant et avec les mêmes préoccupations. On pourrait multiplier ainsi les exemples. 28Ainsi faut-il bien s’entendre sur le concept de Révolution, car les positions adoptées par les gouvernements successifs s’inscrivirent dans une dynamique qui renvoie au thème de ce colloque. Les temporalités furent diverses et en étendant la période à l’Empire – comme il est clair que ce colloque entendait le faire –, on rencontre alors des aboutissements, des compromis, des allers et retours et des ruptures qui risquent à tout moment de compliquer la tâche de l’observateur. Notes 1 Bernard Bodinier et Éric Teyssier, L’événement le plus important de la Révolution. La vente des biens nationaux 1769-1867 en France et dans les territoires annexés, Paris, Société des études robespierristes, Éd. du CTHS, 2000. 2 Joseph Goy, Transmission successorale et paysannerie pendant la Révolution française un grand malentendu », Études rurales, n° 110‑112, 1988, p. 45‑56. 3 Gérard Béaur, Foncier et crédit dans les sociétés préindustrielles des liens solides ou des chaînes fragiles », Annales. Histoire, Sciences sociales, vol. 49, n° 6, 1994, p. 1411‑1433. 4 Michel Vovelle, Propriété et exploitation dans quelques communes beauceronnes de la fin du xviiie au début du xixe siècle », Mémoires de la Société Archéologique d’Eure-et-Loir, vol. XXII, n° 2, 1961, repris dans idem, Ville et campagne au xviiie siècle Chartres et la Beauce, Paris, Les éditions sociales, 1980, p. 215‑226. 5 Florence Bourillon et Nadine Vivier dir., La mesure cadastrale. Estimer la valeur du foncier, Rennes, PUR, 2012. 6 Il est vrai assorti de la liste des propriétaires avec leurs déclarations de parcelles. 7 Mireille Touzery, L’invention de l’impôt sur le revenu. La taille tarifée, 1715-1789, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 1994, consultable en ligne, et Atlas de la généralité de Paris au xviiie siècle. Un paysage retrouvé, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 1995. 8 Robert Schnerb, La péréquation fiscale de l’Assemblée constituante, 1790-1791, Clermont-Ferrand, Imprimerie générale de Bussac, 1930. 9 Lionel Latty, La loi du 21 avril 1810 et le Conseil général des mines avant 1866. Les procès-verbaux des séances », dans Documents pour l’histoire des techniques, dossier thématique Les sources de l’Histoire des Mines Nouveaux outils, Nouvelles approches », p. 17‑29. 10 Marcel Rouff, Les mines de charbon en France au xviiie siècle, 1744-1791. Étude d’histoire économique et sociale, Paris, Rieder et Cie, 1922. 11 G. Béaur, Révolution et transmission de la propriété le marché foncier ordinaire Lizy-sur-Ourcq et Bar-sur-Seine entre 1780 et 1810 », dans La Révolution française et le monde rural, Paris, Éd. du CTHS, 1989, p. 271‑286. 12 Jean Sentou, La fortune immobilière des Toulousains et la Révolution française, Paris, Bibliothèque nationale, Commission d’histoire économique et sociale de la Révolution française, Mémoires et Documents, t. 24, 1970. 13 G. Béaur, L’immobilier et la Révolution. Marché de la pierre et mutations urbaines 1770-1810, Paris, Armand Colin, coll. Cahiers des Annales », 1994. 14 Ibid. 15 Ibid. 16 G. Béaur, La noblesse et l’immobilier le cas d’Aix-en-Provence entre 1770 et 1810 », dans Claude-Isabelle Brelot dir., Noblesses et villes, Tours, université de Tours, Maison des Sciences de la ville, coll. Sciences de la ville », n° 10, 1995, p. 83‑94. 17 André Lespagnol, Messieurs de Saint-Malo. Une élite négociante au temps de Louis XIV, Rennes, PUR, 2011 ; Brice Martinetti, Les négociants de La Rochelle au xviiie siècle, Rennes, PUR, 2013 ; Philippe Gardey, Négociants et marchands de Bordeaux. De la guerre d’Amérique à la Restauration 1780-1830, Paris, Presses de l’université de Paris-Sorbonne, 2009 ; Olivier Pétré-Grenouilleau, L’argent de la traite. Milieu négrier, capitalisme et développement un modèle, Paris, Aubier, 1996. 18 G. Béaur, Révolution et redistribution des richesses dans les campagnes mythe ou réalité ? », Annales historiques de la Révolution française, n° 352, avril-juin 2008, p. 209‑239. 19 Gilles Postel-Vinay, La Terre et l’argent. L’agriculture et le crédit en France du xviiie au début du xxe siècle, Paris, Albin Michel, 1998. 20 Jean-Marc Moriceau et G. Postel-Vinay, Ferme, entreprise, famille. Grande exploitation et changements agricoles. Les Chartier xviie-xixe siècle, Paris, Éditions de l’EHESS, 1992. Auteur Directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique CNRS et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales EHESS, Gérard Béaur est membre du Centre de recherches historiques CRH – laboratoire qu’il a dirigé de 1997 à 2010 – et spécialiste d’histoire économique – il fut président de l’Association française d’histoire économique AFHE –, il est actuellement président de l’European Rural History Organisation EURHO. Ses travaux concernent en priorité le monde rural et la circulation de la terre et de l’argent dans les campagnes au cours du xviiie-xixe siècle, plus particulièrement autour de la Révolution. Il a publié Histoire agraire de la France au xviiie siècle, Paris, Sedes, 2000. Il a codirigé avec Phillip Schofield, Jean-Michel Chevet et María Teresa Pérez Picazo, Property Rights, Land Market and Economic Growth in the European Countryside 13th-20th Centuries, Turnhout, Brepols, 2013 et dirigé Alternative Agriculture in Europe, 16th-20th Centuries, Turnhout, Brepols, 2020. Il est l’auteur de Révolution et redistribution des richesses dans les campagnes mythe ou réalité ? », Annales historiques de la Révolution française, 2008, p. 209-239. Il a également codirigé avec Laure Quennouëlle-Corre Les crises de la dette publique, xviiie-xxie siècle, Paris, IGPDE/Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2019, consultable en ligne, Du même auteur La dette publique dans l’histoire, Institut de la gestion publique et du développement économique, 2006 Les crises de la dette publique, Institut de la gestion publique et du développement économique, 2019 Au comptant ou à crédit comment financer une acquisition foncière au xviiie siècle ? in Paris et ses campagnes sous l’Ancien Régime, Éditions de la Sorbonne, 1994 Tous les textes

1917 il était une fois la révolution. Histoire Réalisateur Bernard George. Au sommaire. En 1917, saignée par la Première Guerre mondiale, éprouvée par la faim, la Russie des Tsars entre en révolution, et l'espoir de tout un peuple renaît. 1917, il était une fois la révolution plus d'info sur ce Histoire. À voir chez vous. Histoire L'ennemi intime. U. Histoire Les heures chaudes de

Musiques Cinéma Article réservé aux abonnés 6 minutes à lire Publié le 06/07/20 mis à jour le 08/12/20 Partager © Imago / Rue des Archives Le plus grand compositeur de bandes originales de films ? Le plus prolifique et audacieux, certainement. Ennio Morricone a bâti une œuvre colossale et populaire en mariant sa prodigieuse culture classique à un remarquable instinct pop. Il vient de disparaître, à l’âge de 91 ans. [Ce portrait que nous vous proposons de relire a initialement été publié en novembre 2018] Son nom symbolise à lui seul l’âge d’or de la bande originale. Ennio Morricone a si bien su révolutionner cette discipline de l’ombre que, auprès du grand public, sa popularité dépasse de beaucoup celle de ses confrères. Le hululement du Bon, la Brute et le Truand, l’harmonica grinçant d’Il était une fois dans l’Ouest ou les sanglots à l’eau de rose du Professionnel sont ainsi des tubes que chacun connaît, sans avoir vu pour autant les films qu’ils Né en 1928, à Rome, Ennio Morricone écrit ses premières compositions dès l’âge de 6 ans. Il étudie la musique au sein de l’Académie nationale de Sainte-Cécile et en ressort bardé de diplômes récompensant ses talents de trompettiste, compositeur, orchestrateur et chef d’orchestre. Paiement sécurisé Sans engagement Désabonnement simple Déjà abonné ? Je me connecte Découvrir toutes nos offres disparition cinéma italien Musique de film Ennio Morricone Sergio Leone Partager Contribuer Sur le même thème Postez votre avis Pour soutenir le travail de toute une rédaction, abonnez-vous Pourquoi voyez-vous ce message ? Vous avez choisi de ne pas accepter le dépôt de "cookies" sur votre navigateur, qui permettent notamment d'afficher de la publicité personnalisée. Nous respectons votre choix, et nous y veillerons. Chaque jour, la rédaction et l'ensemble des métiers de Télérama se mobilisent pour vous proposer sur notre site une offre critique complète, un suivi de l'actualité culturelle, des enquêtes, des entretiens, des reportages, des vidéos, des services, des évènements... Qualité, fiabilité et indépendance en sont les maîtres mots. Pour ce faire, le soutien et la fidélité de nos abonnés est essentiel. Nous vous invitons à rejoindre à votre tour cette communauté en vous abonnant à Télérama. Merci, et à bientôt. S’abonner

Alorsque la révolution faisait rage dans les années 1790, les scientifiques français ont remplacé un système chaotique de poids et de mesures par une méthode unifiée : le système métrique. Mathématicien et auteur, le marquis de Condorcet (1743-1794) était un aristocrate qui embrassa les premiers mouvements de la Révolution française.
Avec ¡Anarquista!, l’auteure Simone Chartrand et le metteur en scène Philippe Soldevila, qui a aussi collaboré au texte, replongent dans l’Espagne des années 20. Se basant sur des événements historiques, s’inspirant de personnages réels – dont l’anarchiste Buenaventura Durruti -, ils injectent à cette tranche du passé quelques éléments fictifs. Créant des personnages, en modifiant d’autres, ils racontent l’histoire d’un groupe de révolutionnaires qui se donne pour tâche d’exécuter, selon une liste de gens à tuer, des personnes liées au pouvoir. Entre l’assassinat de l’Archevêque de Saragosse – moment où s’ouvre la pièce – et le projet d’exécution du roi Alphonse XIII, on suit les personnages dans leur entreprise. Le ton, plutôt grave, n’exclut pas quelques sourires. "On parle de gens qui souffrent, asservis dans un système quasi féodal, explique Philippe Soldevila 98 % de l’Espagne, à l’époque, est possédée par 5 % de la population. Analphabétisme, mortalité infantile, misère c’est vraiment le Moyen Âge. C’est sûr qu’il y a de l’humour, des choses un peu surréalistes qui vont probablement provoquer le rire. Mais dans le fond, c’est assez effrayant." Sans poser le dilemme moral de l’action terroriste, ¡Anarquista! montre des personnages voulant transformer leur monde. "Pour eux, l’important est de faire les choses, avance Simone Chartrand. Ils se disent eux-mêmes qu’ils ne possèdent pas la vérité, mais ils veulent abattre la monarchie. La maison brûle il leur faut agir, plutôt que d’espérer des jours meilleurs." Le texte évite de schématiser, de donner des réponses toutes simples à un problème complexe. "C’est fascinant de tomber dans l’anarchisme ces idéaux-là, cette utopie-là, c’est assez émouvant, assez romantique aussi. Ça part de l’idée que l’être humain est essentiellement bon, donc si tu détruis toutes les bases de la société, ne restera que l’homme qui va grandir en fraternité. Mais ce n’est pas si simple, réfléchit le metteur en scène. Aborder une thématique comme celle-là, au point de vue moral, philosophique, c’est délicat. On ne peut pas le faire avec naïveté." "Quand on répond naïvement, je trouve qu’on s’en débarrasse, enchaîne l’auteure. On ne se trempe pas vraiment dans le sujet. Je ne fais pas une histoire avec les bons, les méchants. Je ne crois pas, fondamentalement, qu’on soit bon ou méchant. C’est pour ça que dans toute la pièce, les personnages sont les deux à la fois ils sont pleins de contradictions." ¡Anarquista! est le fruit de deux années de travail recherche, développement de personnages puis, avec les comédiens et les concepteurs, improvisations, réflexion, discussions. "Depuis le début, les gens sont vraiment engagés dans le projet, assurent les deux créateurs. C’est vraiment une aventure théâtrale; et les gens ont l’impression de prendre parole." "Ce que ça va donner, conclut Philippe Soldevila, on ne le sait jamais avant la première. Mais ce qui est certain, c’est qu’on a osé, on est vraiment allés au bout de quelque chose, sans compromis; et ça, on en est très fiers." L’équipe est formée des concepteurs Stéphane Caron, Christian Fontaine, Isabelle Larivière, Louis-Marie Lavoie, Emmanuelle Kirouac-Sanche et des comédiens Jean-Jacqui Boutet, Philippe Dion-Boucher, Tania Kontoyanni, Jacques Laroche, Christian Michaud, Patrick Ouellet, Marie-France Tanguay. Jusqu’au 10 avrilAu Théâtre Périscope Voir calendrier Théâtre
Unevisite passionnante au cœur de la Révolution française, qui sort de l'histoire de fond apporté à la vie de Pablo. Nous avons été surpris de découvrir à la fin que c'était la première fois qu'il avait donné cette tournée - il était vraiment un naturel! Certainement vaut la peine, mais il faut réserver quelques jours avant et d Jeux Vidéo Cinéma Accueil Sorties cinéma Bandes annonces Critiques News Séries TV Concours Film Bande annonce Photos News Critique Dvd & Blu-Ray Affichez ou téléchargez les images, affiches, photos de tournage ou encore fonds d'ecran de Il etait une fois la révolutionAffiche Mentions légales Politique données personnelles Cookies Préférence cookies Contact © 2007-2022 Filmsactu .com. Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation. Réalisation Vitalyn. est édité par Mixicom, société du groupe Webedia. SPÉCIALHYDROGÈNE, LA FRANCE A L'HEURE H - Episode 1. Pendant une semaine, La Tribune publie une série d'articles sur la révolution de l'hydrogène vert. Présentée comme indispensable pour Indisponible Mince, cette pièce unique n'est plus à vendre ! Heureusement, des modèles similaires vous attendent. Dans quel pays souhaitez-vous être livré ? Indiquez votre pays de livraison ensuite dans les modalités de livraison » et sélectionnez la livraison correspondant à votre pays de Si vous ne trouvez pas de livraison adaptée, demandez-nous un devis. Une erreur est survenue Produit ajouté au panier Affiche cinéma originale Il était une fois la léonne Quantité 1 30 € Oups ! Une erreur technique est survenue, merci de bien vouloir réessayer votre ajout au panier. SelencyPro - Acheteur professionnel ? Connectez-vous pour bénéficier de remises exclusives. ☝️ Une question sur cette pièce ? Même si vous ne pouvez pas voir cette pièce avant de passer commande, vous pouvez poser toutes vos questions au vendeur via messagerie privée. Cliquez sur Contacter le vendeur ». Et si vous visitiez cet intérieur dans notre prochaine newsletter ? Votre demande de devis a bien été envoyée au vendeur Une erreur est survenue lors de votre demande de devis Comment ça marche ?Si vous ne trouvez pas d'offre de livraison adaptée à votre besoin, renseignez votre code postal ci-dessus, et une demande de devis de livraison sera adressée au vendeur de cet article. Vous serez notifié dès qu'il vous aura répondu.
Promouvoirla Révolution nationale. La défaite face à l'armée allemande (mai-juin 1940) signe la fin de la III e République et la naissance de l'État français dirigé par le Maréchal Pétain (10 juillet 1940). Soucieux d’asseoir sa légitimité et de promouvoir ses principes, le nouveau pouvoir a recours à une propagande tous azimuts qui vante notamment les mérites de la
La Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen a été adoptée le 26 août 1789 par l'Assemblée constituante. Il s'agit d'une déclaration des principes fondamentaux, composée d'un préambule et de 17 articles. Elle énonce notamment le principe d’égalité et énumère des droits naturels et imprescriptibles comme la liberté et la résistance à l'oppression. La France vit alors des heures mouvementée. C'est la Révolution française. Petit rappel historique. La Révolution, jour après jour 5 mai 1789 les États généraux, convoqués par Louis XVI, se réunissent à Versailles. 17 juin 1789 les députés du Tiers État se proclament Assemblée nationale. 20 juin 1789 les députés de la nouvelle assemblée jurent de ne pas se séparer avant d'avoir donné une constitution à la France. C'est le "Serment du Jeu de Paume". 9 juillet proclamation de l'Assemblée constituante 14 juillet 1789 le peuple de Paris prend la Bastille, la prison qui symbolise le pouvoir absolu du roi. 4 août 1789 abolition des privilèges et du système féodal. Tous les citoyens ont les mêmes droits. L'assemblée constituante décide de rédiger une déclaration des principes fondamentaux à partir desquels sera établie une nouvelle Constitution. L'idée de cette Déclaration est suscitée par celle faite par les Américains en 1776 pour affirmer leurs droits face aux Anglais. Car ces-derniers les considéraient comme des colons asservis. Objectifs pédagogiques de cet exercice 1 Analyser la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen Étude des principes qui assurent la liberté de tous et qui doivent être respectés par les gouvernements la souveraineté nationale article 3; la liberté individuelle article 4; la liberté de penser et de s'exprimer articles 10 et 11; l'égalité de tous devant la loi article 6; la propriété article 17. En particulier étude de l'article 2 Comprendre l'idée de "principe" règle destinée à guider toute action et à fonder tout Dégager l'idée qu'il existe des droits fondamentaux qu'il est coupable de ne pas respecter. Les pays où ils sont respectés sont des démocraties. Pré-requis Avoir étudié la Révolution française en histoire. Vocabulaire Matériel - une affiche de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. - un exemplaire du texte. Exercice A / Analyser un document iconographique l'affiche de la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyena Quel est le titre du document présenté ? Demander à l'enfant ce que sont les droits de l'homme. Il doit donner des exemples. De qui parle-t-on quand on emploie le mot "homme"? Chercher la définition du mot "citoyen". Chercher des expressions qui contiennent le mot "citoyen".b À quelle occasion la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen a été adoptée ? Avant la Révolution de 1789, le roi est le souverain absolu. C'est la période qu'on appelle l'Ancien Régime. Mais le 4 août 1789, l'Assemblée constituante vote l'abolition des privilèges et du système féodal. La Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen est inspirée de la déclaration de l'indépendance américaine de 1776 et de l'esprit philosophique du XVIIIème Comment la Déclaration des Droits de l'homme est-elle présentée ? Que représentent les deux personnages en haut, à droite et à gauche, du document ? La Déclaration est présentée comme un monument. Plusieurs symboles y figurent le personnage en haut et à gauche incarne le peuple français qui se libère de ses chaînes. Il porte la couronne de la souveraineté. le personnage en haut et à droite représente l'Etre suprême, un dieu qui a été inventé par les révolutionnaires et est le symbole de la sa main droite, il tient un sceptre qui montre un triangle lumineux. L'oeil au centre est le symbole de la connaissance et de la conscience. Sa main gauche montre les droits de l'homme. Faire remarquer la chaîne de feuilles qui réunit tous les citoyens dans la fraternité. d Était-on libre avant 1789 ? Et aujourd'hui ? La Déclaration de 1789 nous garantit aujourd'hui cette liberté. C'est donc un texte très important. L'enfant peut ici rappeler le contexte historique, ce qu'est l'Ancien Régime, la Révolution française, la prise de la Bastille, la nuit du 4 août, l'Assemblée constituante... Ouverture des Etats généraux en 1789 B/ Analyse du texte préambule et 17 articles Le texte de la déclaration est un peu complexe. Quelques articles sont à lire et à expliquer notamment l'article premier, les autres sont à résumer et à simplifier. Les explications devront s'appuyer sur des exemples historiques situé avant et après la Révolution. L'enfant effectuant cet exercice peut lire cette déclaration dans n'importe quel ordre. a Relever les articles qui traitent de - l'égalité; - la liberté; - la Quelles sont les limites à la liberté ? Dégager l'idée qu'une loi peut interdire pour mieux Écrire la phrase la plus importante de ces articles Conclusion La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 garantit la liberté à tous les Français. Et cela, aujourd'hui encore. Elle est citée comme référence dans le préambule de la constitution de 1958, sur laquelle repose la Vème République. C'est un texte juridique majeur, que tous les gouvernements français successifs ont l'obligation de respecter. Pour prolonger l'exercice La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies, à Paris le 10 septembre 1948. Dans un contexte d'après-guerre donc. Elle est différente de Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, car elle n'a pas de valeur juridique mais une valeur morale. Elle propose un idéal vers lequel tous les Etats des Nations unies sont invités à tendre. Illustrations Ouverture des États généraux à Versailles, d'Auguste Couder ©RMN Déclaration des droits de l'homme et du citoyen © Musée Carnavalet / Roger-Viollet .